15 février 2021

Stimuler l’imagination des plus grands

Vous l’aurez sans doute remarqué, mais jusqu’ici je vous ai recommandé surtout des livres illustrés. Cependant, la littérature jeunesse ne s’arrête pas à cela, bien au contraire. Quand on pense livre jeunesse on a généralement à l’esprit de beaux albums peints et dessinés pour les plus jeunes. Mais, les petits romans pour les plus grands font aussi partie de ce médium. Voilà pourquoi aujourd’hui j’aimerais vous parler de livres pour les enfants de 8 à 11 ans.

Des romans pas toujours alléchants.

Il n’est pas toujours facile pour un enfant de maintenir son intérêt pour la lecture en grandissant. En effet, petit, tout était plus facile pour lui, ce n’est pas lui qui lisait les histoires. Ces mêmes histoires ne duraient d’ailleurs jamais très longtemps, pas besoin pour lui d’être investi sur le long terme. Cependant, en grandissant les histoires d’album ne l’intéressent plus, il peut évidemment toujours lire une bd, mais la transition vers le roman ne se fait pas forcément logiquement par rapport à l’habitude pris par ses premières lectures. Pourquoi aller vers un médium sans image alors qu’on a passé sa prime enfance à admirer des albums réalisés par des artistes de talent ? Pourquoi aller vers le roman lui qui est froid d’apparence ? Pour moi la réponse est simple. C’est pour stimuler l’imagination.

Le pouvoir de décider

Je l’avais déjà évoqué dans un autre article, mais ce qui est le propre de la littérature selon moi, c’est sa capacité à plonger son.sa lecteur.rice dans une intense introspection. Lors de la lecture ce n’est plus à un artiste de décider à quoi ressemble les décors, les personnages, la vie du monde qui les englobent. Tout ce que l’on perd en description, nous y gagnons en spéculation. Ce qui stimule notre imagination c’est le vide, c’est l’absence de réponse. Et le fait ne pas tout illustrer alimente ce vide. C’est à l’auteur ensuite d’arriver à nous faire entrer dans son univers et de nous décrire de manière assez intéressante son histoire, pour que nous voulions combler le vide laissé par les mots. Cependant j’aurai beau dire cela à un enfant, il n’est pas sûr qu’il me croit sur parole. Il en est d’autant moins sûr qu’il.elle trouve dès son premier livre, une histoire qui aura su piquer sa curiosité. Surtout que certaines histoires ne récompensent pas tout le temps votre imagination, l’auteur ne vous laissant combler aucun vide car il.elle aura pris soin d’ancrer son histoire dans le réel avec tellement de détails, que l’imagination du lecteur ou de la lectrice est laissé au banc de touche. Cela tombe bien car aujourd’hui, je voulais vous recommander des livres qui prennent le parti pris opposé et qui s’aborde de manière ludique.

Les livres dont vous êtes le héros (ou l’héroïne).

Vous les avez surement déjà croisés en vous baladant dans une librairie jeunesse, très présent chez l’éditeur Galimard, le concept de ce type de livres est de laisser le lecteur décider de la suite de l’histoire. Ce n’est pas toujours le cas, mais en général, la lecture de ce genre de roman se déroule ainsi. Tout d’abord le.la lecteur.rice devra créer sa fiche de personnage, on y trouvera toute les informations utiles à savoir sur son héros ou héroïne, son nom, ses traits physiques et les objets qu’il.elle utilise. Cela peut être par exemple une épée pour combattre des dragons, des potions magiques pour se soigner, ce genre de choses. En parcourant l’histoire, le lecteur ou la lectrice sera ensuite confronté.e à des choix, selon ce qu’il.elle décidera, il.elle devra se rendre à la page indiquée par le livre. Au fil de l’aventure, le.la lecteur.rice suivra un chemin parmi de nombreuses possibilités. Après avoir affronté des monstres et résolu des énigmes, il.elle arrivera avec une fin spécifique. Il ou elle pourra alors recommencer si la fin ne lui plaît pas. Comme vous le voyez, ces genres d’histoires sont des jeux mais pas n’importe lesquels. Ce sont des jeux qui vous demandent de faire travailler votre imagination, ce qui vous permet d’avoir un attachement particulier au récit, car n’est pas juste une histoire, c’est la vôtre. Voilà ce qui est pour moi une excellente entrée en matière dans les romans pour des pré-ados. Effectivement, ne sont pas des romans comme les autres, de par leur nature ludique, ils conviennent à des univers restreints comme la science-fiction ou le fantastique. Mais c’est génial car les jeunes raffolent de ce genre d’histoire, les plus grands aussi d’ailleurs. Je vous laisse sur certaines couvertures de ces livres, qui je suis sûr, intriguerons vos futurs lecteurs et lectrices.



05 février 2021

Des livres jeunesse qui parle d’écologie.


Il y a quelques jours météo France a communiqué un bilan très alarmant de la montée des températures au cours du siècle à venir. On parle de canicule qui pourrait durer plusieurs mois et qui pourrait atteindre les 50 degrés à Marseille par exemple. Je vous laisse imaginer l’impact qu’il pourrait y avoir sur notre écosystème et sur les personnes les plus fragiles. Alors je sais, des mauvaises nouvelles ce n’est pas forcément ce qu’on cherche en ce moment. Mais je me pose une question que je trouvais pertinente pour lire et faire lire. Comment parle-t-on aux enfants de la question écologique ? Vaste question, dont je n’ai pas l’entièreté de la réponse, mais que je peux essayer de compenser en vous recommandant quelques livres jeunesse qui s’intéresse à la question. Pour ce qui est de l’information sur météo France, je vous mets le lien d’un article du figaro ci-dessous.

https://www.lefigaro.fr/sciences/rechauffement-climatique-les-previsions-alarmantes-de-meteo-france-20210201

Effet de serre et optimisme



Le premier livre que je vous recommande est « comment le ciel est devenu grand » de Séverine Vidal et Cédric Abt. La première est raison pour laquelle je vous le recommande est simple, le livre est juste magnifique, tout de suite petit extrait : 



Comme vous pouvez le voir, le style est très personnel et soigné. Maintenant allons voir ce qui m’a fait retenir ce livre pour un tel sujet. Lorsque vous voulez parler d’écologie vous avez plusieurs possibilités qui s’offrent à vous. Vous pouvez prendre le parti d’aborder le sujet de manière très scientifique à des fins pédagogiques. Vous pouvez tenter d’aborder ça d’une manière plus citoyenne et de montrer que ce sujet est avant tout une question politique, ou bien vous pouvez tout simplement dériver du sujet et aller dans un sens plus métaphorique. C’est ce dernier traitement qu’on choisi les auteurs pour leur création.

Ici on n’emploiera pas le terme de réchauffement climatique ni d’effet de serre. L’histoire commence par un constat amer, le ciel se situe depuis quelques temps trop bas, la limite physique qu’il crée empêche les arbres de pousser très haut, leur donnant un aspect morose avec des branches qui tendent vers la terre, au lieu de se dresser fièrement vers le ciel. Il en va de même pour les adultes, qui confrontés à la hauteur du ciel toujours plus basse, se retrouve le dos bossu et la tête basse. Seul les enfants dans ce monde sont épargnés de par leurs petites tailles. Face au désarroi de leurs parents qui sont tombés dans le piège du pessimiste, les enfants décident de réagir. Ils vont, grâce à leurs forces, pousser le ciel vers le haut à l’aide de bâtons.

Si dans un premier temps les parents se moquent d’eux et ne les prennent pas au sérieux, petit à petit leur ténacité et leur enthousiasme va s’avérer impressionnant, voir contagieux. Progressivement les adultes les rejoindront, et c’est en combinant leurs forces qu’ils parviendront à redresser le ciel. Si tout compte fait, la morale parle surtout de la solidarité et du travail en commun, je tenais quand même à vous faire partager cette histoire, qui porte en elle une valeur très importante pour tout écologiste, j’ai nommé l’optimisme.

 

Pollution de mer et vocabulaire aquatique



Coquigarage, le garage des coquillages de Nathalie Infante est un livre beau et coloré qui vous plonge dans les tréfonds dans un océan rempli de divers animaux marins. D’un bernard-l’ermite égaré sans coquille, à une tortue bienveillante en passant par différents crustacé, le paysage aquatique varié de ce livre permettra à l’enfant qui découvrira ce livre d’enrichir son vocabulaire marin. Mais où est l’écologie dans cette histoire me direz-vous, et bien elle est présente via une idée aussi simple qu’efficace. En effet à travers le voyage d’un bernard-l’hermite qui cherche une nouvelle maison nous allons parcourir tout un pan de l’océan à la recherche d’une nouvelle coquille. Le seul vrai bémol dans cette histoire, c’est qu’importe où va aller le bernard-l’hermite une boite de conserve continuera à le suivre. Quelques soit l’endroit où le bernard-l’hermite ira, toutes ses maisons aussi différentes soient-elles, posséderont toutes un point commun, les déchets humains seront toujours à côté. Si cette histoire ne propose pas de réelle solution au problème, je la trouve toute de même assez intéressante notamment parce qu’elle cite un problème très important, après tout, il n’y a que par les déchets que nous avons réussi un créer un nouveau continent fait de plastique.

Le recyclage ça au moins on maîtrise.



Pour terminer cet article, revenons sur une note positive, car même s’il y a beaucoup de travail encore à faire dans notre société d’un point de vue écologique, il est bon de rappeler que beaucoup d’effort et de progrès ont été accomplis jusqu’à présent. Si on prend l’exemple du recyclage par exemple, différents pays l’applique avec plus ou moins d’efficacité, mais on peut être sûre d’une chose c’est que le papier, on sait le recycler. Ce livre va donc nous raconter tout le processus qui se déroule après qu’on a jeté notre papier à la corbeille. Du camion d’éboueur à l’usine de tri, jusqu’à l’usine de moulage du nouveau papier. Je vous le recommande vivement si vous recherchez un livre pédagogique pour les plus jeunes.

27 janvier 2021

Les contes d’Andersen


 


Après vous avoir recommandé de nombreux.e auteurs.rices moderne, j’ai eu envie d’aller regarder du côté des contes. En effet, ces récits ont la capacité fascinante de traverser les âges et ont de nombreux interprétations et adaptations qui sont le reflet d’époque et de culture variées.

Parmi ces auteurs se trouve le personnage fascinant de Hans Christian Andersen. Cet auteur danois du 19ême marqua l’histoire par la popularité de ses récits avec en autres « la petite sirène », ainsi que par ses rencontres auprès d’auteurs et de personnalités, parmi les plus importante de son siècle. Issue d’un milieu assez pauvres, ils se passionna très tôt pour le théâtre et le chant. Par sa personnalité atypique et ses divers talent artistique il se trouva quelques protecteurs dans le milieu culturel, qui au fur et à mesure des années lui permirent de s’extirpé de sa condition précaire.

 On le retient aujourd’hui surtout pour ses contes, mais il réalisa de nombreux ouvrages parmi lesquels on peut trouver des romans, de la poésie et plusieurs autobiographies qui racontent ses innombrable voyage à travers l’Europe.

Aujourd’hui j’aimerais revenir sur quelques-uns de ses contes les plus célèbres. Parmi ses textes on peut trouver par exemple :

La bergère et le ramoneur – Histoire d’un amour impossible ou les protagonistes doivent fuir un mariage arrangé, ils finiront par affronter leurs malfaiteurs pour pouvoir s’affirmer complètement. Il existe une adaptation en film d’animation français avec le scénario écrit par le poète jacques Prévert, son nom « Le roi et l’oiseau ». En plus de lire le conte originel, je vous recommande de voir ce film qui m’a personnellement beaucoup touché quand j’étais plus jeune. Le conte fut réinterprété pour critiquer les régimes fascistes du XX siècles, ce qui en fait un film très intéressant surtout quand on est adulte.

La reine des neige – Bon celui-là je pense que vos petit.es enfants connaissent, à ceci près que la version Disney n’a presque que rien à voir avec le conte originel. Notamment parce que la reine des neiges est censée être l’antagoniste de l’histoire et non pas une héroïne. Après le thème reste globalement le même à savoir pardonner à ceux qu’on n’aime, notamment dans leur période difficile. L’intrigue reste semblable à de nombreux conte puisqu’il s’agit d’un voyage initiatique dont le but est de retrouver un être aimé, ici enlevé par la terrible reine des neiges qui a rendus un pauvre garçon complétement obsédé par les imperfections, un peu comme Andersen lui-même qui était très sensible face au avis négatif de ses œuvres.

Le vilain petit canard – Un immanquable, vous en avez forcément entendu parler, l’histoire de ce vilain petit canard si différents et donc forcément si rejeter, qui à force de détermination finira par découvrir sa véritable identité, à savoir un cygne. Difficile de ne pas y voir le manque d’affection dans la jeunesse d’Andersen, ainsi que son besoin de considération qui va avec.

Pour finir, si j’ai réussi à piqué votre curiosité sur cet auteur, je vous renvoie sur ce documentaire réalisé par deux Youtubers que j’apprécie. Avec leurs pédagogies propres à leurs métiers de professeur ils arrivent à revenir sur la vie du personnage, tout en réalisant une analyse exhaustive sur les différentes adaptations qui ont était réalisé sur le conte de la reine des neiges. A voir sans hésiter.



07 janvier 2021

Des livres pour mieux comprendre notre corps



Quand j’étais plus jeune un de mes dessin animé préféré était la série « il est une fois … ». Je suis sûr que vous en avez déjà en entendu parler. Suivant toujours le même schéma mais avec des sujets différents, la série tentait de faire apprendre aux enfants l’histoire, la santé, les explorateurs etc. Dans cette saga la série la plus connue est sans doute « Il était une fois la vie » Avec cet article je compte vous présenter différents livres jeunesse qui tendent à réaliser la même chose.

Ce qu’on fait de ce qu’on mange, Pauline Neveu et Antoine Delautre


Pour ceux qui ont vu la série « Il était une fois … », vous vous souvenez sans doute du personnage de Maestro. Personnage à la fois compteur, érudit et savant qui sera souvent traité avec dérision. Censé représenter la figure historique de Léonard De Vinci, Pauline Neveu et Antoine Delautre ont sans doute été inspirés par ce procédé d’écriture car ils reprirent la formule de façon très similaire. En effet, ici nous arrêtons de suivre la figure de Leonard De Vinci pour suivre Aristote, représenté en orang-outan parce que pourquoi pas. Dans les différents livres d’apprentissage que nous proposent ces auteurs nous suivrons toujours nos deux héros Oscar et Zoé qui grâce à leur ami Aristote en apprendront toujours plus sur leurs corps, nous avons donc ici une alternative très équivoque à la série télé, avec un humour toujours présent, alors certes c’est très enfantin mais cela ravira le public visé de 7 ans.

Le système sanguin, de Pauline Neveu et Antoine Delautre


Attardons-nous plus précisément sur leur écriture avec pour exemple « le système sanguin ». Je sais qu’il est rare que je m’attarde sur les mêmes auteurs.trices lors de mes recommandations. Mais je trouve pour cette fois important de vous recommander des séries de livres plus que des livres seuls. Car ce qui est important dans les livres d’apprentissage je trouve ce sont les personnages récurrents. Effectivement pour qu’un enfant ait envie de lire sur un sujet qui a l’air de prime à bord ennuyeux il faut qu’il soit attiré par quelques chose qu’il.elle connaisse. Certains auteurs essayent de capturer leur lecteurs.trices par des figures connues de tous, des dragons, des fées ou autres figures mythiques. Pour d’autres auteurs le but est de créer ses propres figures reconnaissables et identifiables posées et ancrées dans un quotidien. L’auteur peut alors glisser certaines informations et un vocabulaire qui apparaissent normalement abstraits et étrangers. Voilà la recette qu’utilisent les auteurs.trices pour créer une situation initiale ancrée dans le quotidien de ses héros. Dans cette histoire cela commence par une course de vélo, s’en suit une blessure qui crée une plaie (l’élément déclencheur), qui permettra alors à Aristote notre personnage savant d’étaler sa science à base de globules blancs et rouges personnifiés dans un style cartoon.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Le corps humain , de Laurance Bernaert et Coline Desclides


Bon maintenant vous me dîtes que tout ça à l’air génial mais c’est très proche de « il était une fois la vie », n’y a-t-il pas quelque chose de plus original ? Et bien j’y viens avec cette série faite par d’autres autrices. Déjà nous pouvons noter que l’histoire s’adresse à des enfants plus jeunes (dès 5 ans contre 7 pour les précédentes). Ensuite les personnages qui détiennent le savoir sur le corps humain, ne sont pas des figures historiques cartoonisées mais des personnages issus de l’imaginaire collectif, à savoir des petits elfes. Ce que je trouve intéressant dans ce récit, c’est que la présence des elfes ne semble pas intriguer les parents, un peu comme si ils étaient des amis imaginaire ou une forme de conscience inventée par l’enfant. Voilà une série alternative à la précédente qui abordera des sujets plus généraux, tout en ayant un dessin soigné.


14 décembre 2020

Des livres pour les maternelles

 

Après vous avoir recommandé un certain nombre de livre sur ce blog, je me rends compte aujourd’hui que très peu d’entre eux concernaient les maternelles (c’est-à-dire les enfants de 3 à 5 ans). Voilà pourquoi je vous propose de remédier à cela avec une sélection de 3 livres, qui j’espère enchantera votre public.


Moi j’habite de Nathalie Choux


On commence par un livre à la fois adorable et en plus instructif. C’est d’ailleurs cette dernière qualité qui relie tous les livres que je vais vous présenter aujourd’hui. En effet si un grand nombre de livres de littérature jeunesse ont une approche didactique sur le sujet qu’ils abordent, c’est encore plus le cas avec les livres pour les plus jeunes. Avant de donner goût à la lecture, une des missions premières des livres pour les 3 à 5 ans est de faire apprendre du vocabulaire. Dans ce récit, l’enfant pourra découvrir le nom des différentes habitations, avec des images à la fois colorées et très soignées. Le livre dispose également d’une morale qui pourrait se résumer ainsi « On a beau venir d’endroits très différents on n’en reste pas moins amis ». Simple et concret, ce livre dispose de tout qu’il faut pour enrichir le vocabulaire de quelqu’un de très jeune et pour lui faire comprendre que la différence nous enrichie.

Compter avec un monstre de Patrick Pasque


Nous avons vu la langue française, enchainons avec un peu de math. Attention même les enfants les moins passionnés par cette matière devraient trouver leur compte. Tout d’abord il n’y a pas de grande difficulté, le but étant juste d’apprendre à compter jusqu’à 10. Ensuite, l’auteur a su rendre le récit très ludique. L’histoire consiste en un monstre qui essaye de faire peur à une petite fille. Pour ce faire, il va essayer de se transformer en créature toujours plus monstrueuse à travers les pages. Il commencera par n’avoir qu’une queue de monstre, puis il se rajoutera 2 ailes, ensuite 3 cornes, ainsi de suite jusqu’à arriver au nombre 10. A la fin, il ressemblera au monstre de la couverture tout en n’ayant pas réussi son méfait, car la petite fille est trop courageuse. Un récit amusant et pédagogue donc, mais où l’on peut cependant déplorer un aspect graphique trop sobre et épuré.


Je veux un crocodile de Laure Monloubou 



Les matières purement scolaires c’est très bien, mais le vivre ensemble c’est important aussi. Apprenons un peu de politesse avec ce livre qui nous fait découvrir plusieurs animaux de pages en pages. Le souci de notre protagoniste étant que ce n’est pas l’animal qu’il souhaite voir au fil des pages. Lui il veut voir un majestueux crocodile. Alors il demande d’abord calmement, mais ce n’est pas le crocodile qui apparaît à la page suivante. Alors il redemande en étant plus énervé, mais ce n’est toujours le crocodile qui arrive. Alors au bout un moment il crie très fort et le crocodile arrive mais il est tout énervé. L’enfant intimidé s’excuse en donnant le mot magique qu’il aurait dû donner dès le début.






07 décembre 2020

Les français lisent-ils de moins en moins ?

 


La vidéo que vous pouvez voir ci-dessus m’a été envoyé par une bénévole. Selon cette vidéo la pratique de la lecture en France serait délaissée un peu par tout le monde au profit d’autres activités comme les jeux vidéo, les films, internet et plus globalement par les écrans. Qu’en est-il vraiment ? Dans cet article je vais essayer de faire un tour d’horizon des différents avis sur la question, avec comme appui principal une étude du CNL(centre national du livre), qui a essayé de faire un bilan sur la lecture des français de 2015 à 2019.

 

Le constat des études.

 

Tout d’abord j’aimerais vous citer quelques chiffres d’une enquête réalisée par Le Monde au salon du livre 2018. Oui je sais des chiffres ça n’a pas l’air amusant comme ça, mais promis ça ne sera pas long et ça sera l’occasion d’apprendre des choses. L’univers du livre en quelques chiffres clés ce n’est pas de moins 68 119 nouveaux livres en une année, ce qui reste assez stable par rapport aux autres années. C’est aussi plus de 356 millions de livres vendus (papier + numérique), soit une baisse de l’ordre de 1%. Ainsi si on peut observer que le nombre d’œuvres n’a pas diminué, il n’en est pas forcément de même pour l’achat du livre. Certes 1% ne parait pas imposant, mais on est en droit de s’inquiéter si cette tendance devait se maintenir chaque année ou voir s’accentuer.

Lien de l’article du monde :

https://www.lemonde.fr/livres/article/2018/03/16/l-edition-francaise-de-livres-en-quelques-chiffres_5271815_3260.html

Bien que ces chiffres soient assez parlants, ceux-ci manquent d’explications et ne permettent pas d’avoir l’avis des français sur la question. Est-ce que les français aiment toujours autant lire ? Quels sont les types de lectures les plus populaires ? Quelles sont les raisons qui empêchent de lire plus ? Pour répondre à ce genre de question le CNL a eu la bonne idée de réaliser une étude depuis 2015 pour essayer de déterminer vers quelle tendance la lecture évolue dans le quotidien.

L’étude en question :

https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2019-03/les_francais_et_la_lecture_2019.pdf

               Je vous propose de nous attarder sur quelques-unes de leurs questions posées aux français. On pourra voir dans un premier temps, quelle sont les habitudes des adultes pour ensuite aller vers les plus jeunes, car comme nous le verront les deux sont étroitement liés.


Déjà premiers constats vraiment positifs, nous pouvons voir que depuis 2015, il y a une augmentation du nombre de personnes qui souhaiteraient lire plus, étonnamment chez les jeunes d’ailleurs. Il semblerait que l’opinion publique vis-à-vis de la lecture se porte toujours bien. La lecture paraît toujours perçue comme une activité gratifiante et épanouissante. Si la motivation semble là qu’en est-il de la lecture en elle-même ? Cette décennie a-t-elle vue une diminution de la lecture ? Voyons cela avec les slides suivantes.


Les adultes ont l’air de toujours lire au moins un livre par an. Les plus acharnés en lisent même jusqu’à 20 en moyenne.  Et l’objet livre en format papier n’a pas avoir peur de sa némésis numérique car très peu de personnes ne se limitent qu’à l’usage numérique, de l’ordre de 1%.


Maintenant, quand on regarde concrètement les chiffres, on peut voir que le nombre de livres lus ou non lu selon le type de lecteur reste stable. Mais alors comment expliquer que parfois on observe une baisse comme en 2018. Cette baisse de 1% encore une fois peut s’expliquer par les différentes alternatives qui existent aujourd’hui, notamment avec le marché de l’occasion qui s’est considérablement développé (plus 34% par rapport à 2015).


Fait intéressant, il semblerait que les adultes ont une grande responsabilité dans la lecture des plus jeunes. En effet, on peut voir qu’un enfant a considérablement plus de chance de devenir lecteur, si son cercle familial lit aussi. Ce constat n’est pas une nouveauté, mais c’est toujours intéressant de voir qu’une étude l’a prouvé.


Après tous ces chiffres sont très jolie, mais ils ne concernent que la décennie actuelle. Avec une étude qui s’étendrait sur un siècle, on pourrait voir très clairement que le livre a atteint un pic d’utilisation qu’il ne retrouvera surement plus, au profit d’autres médias qui se sont popularisés. Ce sont ces mêmes médias qui se sont accaparés une grande partie du temps de loisirs des jeunes et d’une grande majorité de la population. En somme, vous me diriez que vous êtes d’accord avec ce que propose la vidéo et elle correspond à ce que vous renvoie la société, dans son utilisation de la littérature aujourd’hui. Ce que je peux parfaitement comprendre après tout ce ressenti ne vient pas de nulle part et pour le coup je n’ai pas trouvé d’étude qui se concentre sur cette question-là, tant le sujet doit être compliqué. D’ailleurs quand bien même il y en aurait une, je ne sais si ça vous intéresse de connaître tous les tenants et aboutissants qui peuvent influer sur la culture du livre.

               Quoi qu’il en soit, je pense que je vais m’arrêter là pour les chiffres, oui c’est vrai j’ai menti c’était un peu long. Le problème étant en plus que les chiffres sur les livres sont relativement très subjectifs. Pour certains lire trois romans par an est suffisant pour être considéré comme lecteur, pour d’autres c’est bien trop peu. Au-delà des chiffres maintenant j’aimerais voir avec vous les différentes raisons qui détournent les personnes de la lecture et les solutions possibles pour y remédier.


Le cas de la technologie

 

Selon la vidéo l’une des principales causes de la baisse de la lecture serait dû à la technologie et en particulier aux écrans toujours plus présents dans notre vie. Les tablettes, les smartphones par exemple sont des technologies relativement récentes, mais comme on a pu le voir plus haut celle-ci n’a pas provoqué une chute importante du nombre de lecteurs au cours de cette décennie. Ceux qui étaient déjà lecteurs et qui ont au moins 16 ans aujourd’hui ont continué cette pratique. On pourrait remonter alors plus loin et se demander si d’autres technologies plus anciennes comme les jeux vidéo ou la télévision ont provoqué une diminution progressive de la lecture. Encore une fois c’est une question qui mériterait sa propre étude et j’ai dit que j’arrêtais avec les chiffres.

Mais en admettant qu’ils y ont contribué, il est difficile d’affirmer que se sont les principales ou voir les seuls coupables. On peut considérer que le temps de loisirs de chacun est limité, il en va de même donc pour la lecture en tant que loisirs. Dès lors si des personnes délaissent la lecture ce n’est pas juste par l’attraction que provoquent les écrans mais aussi par choix. Finir un livre demande un investissement de temps et d’envie que tout le monde n’a pas envie de prendre. C’est d’ailleurs le principal obstacle qu’a montré cette étude, quand on demande pourquoi malgré leurs motivations les gens ne lisent pas plus, ils répondent qui n’ont pas le temps et qu’ils désirent se consacrer à d’autres activités.

 

Les autres formes de divertissement, alliés ou ennemi ?

 

Aller au cinéma, regarder une série, jouer à un jeux vidéo, écouter de la musique, le XXI siècle à ceci de fascinant qu’il n’a jamais était aussi facile et peu cher d’avoir accès à la culture. Rien de plus normal dans ce cas de vouloir diversifier ses expériences de divertissement. Alors certes beaucoup d’entre elles nécessitent un écran et il faut faire attention au temps que l’on passe devant. Mais il ne faudrait pas oublier non plus que chacun de ces médias constitue autant de procédé d’expression artistiques, de vecteurs d’idées, d’émotions et d’histoires que le livre espère lui-même raconter. Aussi chacun des médias cité plus haut est passé d’une manière ou d’une autre par un processus d’écriture. Ils ont ainsi beaucoup plus de points communs avec la littérature qu’on pourrait le penser. Comment pourrait-on prétendre que la musique n’est pas de la poésie par exemple ? Que le cinéma et les séries n’ont pas de point commun avec la littérature malgré leur scénario. Et il en va de même pour le jeux vidéo car même si ceux-ci n’ont pas toujours un scénario très recherché, ils permettent eux aussi à des auteurs de s’exprimer, et ainsi de véhiculer des émotions et des expériences uniques, qu’il aurait été dommage de manquer. Plutôt que d’opposer les différents médias, voyons-les plutôts comme complémentaire. Après tout rien n’empêche de profiter d’un peu de tout, sachant qu’en plus, chaque média est un tremplin vers l’autre. Prenez le cinéma par exemple, les plus gros succès d’aujourd’hui sont des adaptions littéraires d’hier. Game of Thrones et Hunger Games pour ne pas les citer par exemple ont permis à beaucoup de jeunes de se mettre à la littérature, bien plus que ne l’auraient fais la plupart des discours de professeurs de français.

 

Conclusion

 

               Pour conclure je dirais que si vous souhaitez que le monde autour de vous lise plus, alors dans un premier temps, intéressez-vous au monde qui vous entoure. Si la question des jeunes enfants ou des ados vous préoccupe, je ne saurai que vous recommander d’aller d’abord leur demander ce qu’ils.elles les passionnent à ce jour. Etant donné que l’on peut écrire des livres sur absolument tout, vous n’aurez aucun mal à leur trouver un livre qui les intéresse. Noël approche et si vous n’avez pas d’idée de cadeau, offrir un livre reste un très bon moyen non seulement de donner un avant-goût de littérature, mais en plus, cela permettra d’aider nos libraires qui ont beaucoup soufferts de la crise du covid, au profit d’autres enseignes en ligne. Vive la littérature et vive les arts en eux-mêmes, quelques soient leurs formes.


25 novembre 2020

Des livres pour faire rire les enfants

  

En ces temps compliqués il peut être parfois difficile d’amuser les enfants. Voilà pourquoi nous vous avons sélectionné quelques livres à lire à vos petits-enfants, qui pourront aider à leur faire oublier la situation anxiogène dans laquelle nous évoluons actuellement.

Oh non George de Chris Haughton


Comment fait-on rire les enfants, difficile à dire tant le temps où les choses enfantines nous amusaient nous paraît lointain. Aujourd’hui quand on regarde des enfants rire entre eux, leur humour nous paraît en général incompréhensible et souvent léger. Il est pourtant si spontané et innocent, les enfants bien souvent rient de l’interdit, de l’absurde, de mots qui sonnent rigolos. Et comme le rire est souvent contagieux, même si les pages de ce livre ne vous seront pas adressées, vous avez de grande chance de rire sincèrement avec eux, pourvu que vous fassiez l’effort du jeu d’acteur et que vous partagiez la bonne humeur. L’histoire ? Elle est simple comme l’humour des enfants justement, c’est le récit de George, un chien qui fait pleins de bêtises. D’où vient l’humour dans ce livre ? Probablement de l’interdit et du chaos que propage le chien, avec un peu d’humour de répétition avec la fameuse réplique <<Oh non George >>, revenant après chaque méfait.

 

De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête de Werner Holzwart et de Wolf Eribruch

 

 

Ce livre là, j’ai eu le plaisir de le découvrir lors de notre dernière formation lecture à haute voix. Les enfants rigolent souvent de mots vulgaires que l’on nomme communément l’humour « pipi caca ». Alors soit, si cela vous fait rire qui suis-je pour juger à part un adulte rabat-joie. Quoi qu’il en soit, exerçons-nous à cet humour décomplexé et rebelle, permettez-moi cependant chers enfants de vous enseigner du vocabulaire approprié autour des animaux, cela ne peut pas vous faire du mal.

 

Marions-les de Eric Sanvoisin et Delphine Jacquot

 

                                                              

 

Un livre qui vous paraîtra peut-être plus accessible. Appartenant à la famille d’humour qui me parle le plus, l’absurde a ceci de fascinant, qu’il peut faire rire à tous les âges et qu’il n’est en général offensant pour personne. La principale difficulté étant bien sûr que le bide peut être complet. Parfois très difficile à écrire, les mécaniques de l’humour absurde se focalisent essentiellement sur les situations originales et surprenantes. Pas étonnant que parfois cela tombe à l’eau face à un public qui ne saura pas être réceptif sur le moment. Je vous le conseille quand même, car même si cela ne vous provoque pas de fou rire les extraits disponibles promettent un dessin très soigné.


                                   

Abécébètes de Ollivier Tallec

 

                                                      

 

Allez un dernier pour la route. Assez académique de prime à bord, cet abécédaire a d’amusant de narrer son récit en utilisant du virelangue.  A vous de prouver vos talents de diction sans égal et d’animer vos lectures pour les rendre les plus drôles possibles. Utilisez des mimiques et pour peu que vous vous trompiez, le seul effet provoqué sera le rire de votre auditoire face à vos difficultés de lecture. Si vous trouvez que c’est trop facile, essayez de le dire rapidement, le défi sera toute de suite plus corsé.

                                  

 

Voilà pour notre sélection d’aujourd’hui j’espère que cela contribuera à égayer votre confinement.

19 novembre 2020

Représentation égale des métiers dans la littérature jeunesse



Dans les livres d’apprentissage on peut retrouver différents sujets récurrents qui ont pour rôle d’expliquer les rouages de notre société. Que ce soit le vivre ensemble, nos traditions culturelles, notre organisation politique ou sociale, chacun de ces thèmes sont autant de portes ouvertes pour stimuler l’imaginaire de nos auteurs/rices préféré.e.s. Aujourd’hui j’ai choisi de vous parler des métiers, car comme j’ai pu le citer précédemment les sujets sont certes très variés, mais aucune génération quelque soit ses mœurs n’a pu s’empêcher de demander à ses enfants la fameuse question << Et toi qu’est-ce que tu veux faire plus tard >>. A ceci je pense qu’il est intéressant de se demander comment les enfants effectuent leurs choix et en quoi la littérature jeunesse à son rôle à jouer.

 

Une histoire de représentation



 

Quand un enfant doit s’imaginer travailler dans le futur, il n’a finalement qu’un nombre limité de choix de métiers parmi ceux qu’on lui aurait expliqué. Voilà pourquoi l’un des premiers réflexes que va avoir l’enfant c’est de s’imaginer faire le même métier que son père ou sa mère. Il/Elle va ensuite étendre son horizon des possibles en regardant ce qu’on lui a appris à l’école. Un instituteur ou une institutrice semble par exemple un choix alors possible, le problème c’est qu’en général parmi les métiers de la petite enfance on retrouve le genre féminin qui est surtout présent. Ainsi un petit garçon va avoir tendance à moins s’imaginer baby-sitter ou nounou, car il aura assimilé le fait que ce type de métier est en général réservé aux femmes. C’est là qu’intervient la littérature jeunesse, elle a ici le choix d’offrir un spectre plus large de représentation pour les enfants. Au-delà de leur présenter tout un tas de métier aussi vaste que possible, il est également important d’arriver à briser les clichés et de dire aux enfants qu’ils.elles ont le choix d’effectuer le métier qu’ils.elles souhaitent. Qu’importe si pour l’instant les métiers dans la réalité n’ont pas une parité parfaite. Certain.e.s auteurs.rices ne sont pas sensibles à ce sujet et ne vont pas chercher à représenter de manière égale les genres dans les différents métiers, soit pour une raison inconsciente (ils/elles répètent le schéma qu’on leur a appris), soit en total conscience car ils/elles pensent que la situation actuelle de la société leur convient.

Une représentation pas assez exhaustive



        Finalement quand les enfants répondent sur le métier qu’elles/ils veulent faire, les réponses sont souvent les mêmes. Très souvent se sont des métiers à hautes qualifications et à hautes rémunérations. Sportif professionnel, médecin, vétérinaire, scientifique, astronaute, ingénieur, star de cinéma et j’en passe … Tous ces métiers font rêver mais ne reflètent pas notre réalité et l’organisation de notre société. Aussi est-il important de montrer aux enfants que chaque métier a son utilité. Il peut paraître évidemment difficile d’expliquer et construire des histoires autour de métiers soit trop compliqué ou soit en apparence ennuyeux. Comment expliquer le métier de chercheur en biologie, de data analyste, comment rends-t-on attrayants des métiers très administratifs d’assureur ou de comptable ? Les métiers utiles sont-ils tous bien représentés, car si un nombre non négligeable d’enfant souhaite devenir pompier par exemple, il en est autrement des métiers tels qu’agent d’entretien ou qu’éboueur par exemple.

 

Recommandations


 Voici deux exemples de livres qui tendent selon moi à répondre à ces problématiques.

        Le premier se nomme « La leçon de pêche » de Emile Bravo et Heinrich Böll. L’histoire se déroule tel un conte avec une morale. Au début, on peut voir un pécheur qui fait une sieste tranquillement lorsqu’un homme surgit. Celui-ci lui fera remarquer qu’en travaillant plus il pourrait gagner bien plus d’argent, avec cet argent il pourrait engager quelqu’un pour travailler à sa place. En ayant plus d’employés, il pourrait gagner encore plus d’argent et ainsi de suite jusqu’à ne plus à avoir à travailler. Et enfin il pourrait faire ce qu’il aime le plus : la pèche. Outre la morale évidente qui montre que vouloir toujours plus peut devenir absurde, ce qui est intéressant de noter c’est qu’on peut apprécier des métiers simples, plutôt que des métiers à très grand revenus très mis en avant dans notre société.



Le deuxième livre s’appelle « Où sont passées les filles » de Gabriele Sparwasser. Il a le mérite de présenter un grand nombre de métiers tout en étant ludique. Le jeu consistant à retrouver la fillette cachée dans l’image, ainsi que son jouet qui correspond à un outil du métier de la page. Et comme vous pouvez vous en douter dans le titre, le livres montre que la petite fille peut rêver de faire le métier qu’elle souhaite, aucun des métiers ne lui est plus recommandé qu’un autre. Un récit qui peut être lu à partir de 6 ans, je vous le conseille fortement si vous êtes dans une démarche d’apprentissage. La leçon de pêche étant plus adéquate pour les amateurs.rices de contes très imagés.

 

Conclusion


Pour conclure j’aimerais rappeler le célèbre adage qu’il n’y a pas de sot métier. Chaque métier a son importance sans quoi par définition il n’existerait pas.  Il est évident qu’il y aura toujours des métiers plus appréciés que d’autres, mais on peut au moins espérer qu’à l’avenir la répartition des genres soit plus égale dans les différents métiers. Si la question du choix de carrière pour l’enfant reste déterminante il ne faut pas perdre de vue que l’enfant doit avant tout chercher à devenir une personne, avant d’être un travailleur. Ainsi si parfois les enfants ne semblent pas être trop préoccupés par cette question, ne leur en tenons pas rigueur car il y a bien d’autres aspect sur lesquels ils/elles peuvent s’interroger.

David Lebe




06 novembre 2020

Sophrologie et lecture à haute voix

 En cette période de confinement qui peut être angoissante, nous vous relayons un des  "SophroConte" réalisé par Maguy Deleau, bénévole Lire et faire lire et sophrologue. 


Ce conte a été écrit pendant le 1er confinement par Maguy et a été monté par Emma, une jeune sophrologue lyonnaise. C'est l'histoire d'un petit nuage qui rêve d'être une étoile ...

N'hésitez pas à l'écouter, pour petits et grands, ce conte vous aidera peut-être à améliorer votre journée :) 

Pour voir le SophroConte, cliquez ci-dessous: 


Qu'est-ce que la sophrologie? 

La sophrologie existe depuis les années 60. C'est une discipline globale, mise au point par un neuro-psychiatre, qui inclut des exercices de relaxation dynamique (il en existe une quarantaine), de respiration, de méditation et de visualisation. 

Le / la sophrologue utilise sa voix et un vocabulaire précis. 

Chaque séance possède une intention, par exemple : 
  • instaurer le calme 
  • gérer son stress
  • contacter sa respiration 
  • utiliser ses 5 sens

C'est la répétition de la pratique qui permet d'apporter un regard positif sur la vie et de prendre conscience de ses capacités et de ses valeurs. Chacun possède un trésor fabuleux, les clefs de son bien -être. 


Si vous êtes intéressé.e.s et voulez obtenir plus d'informations, vous pouvez nous écrire et nous vous donnerons les coordonnées de Maguy qui a créé une association « CapSophr’Eau » sur Rochefort.
 

Pour information, de nombreuses bénévoles Lire et faire lire utilisent les techniques de sophrologie en début de lecture afin de mieux capter l'attention des enfants.

04 novembre 2020

Les livres de Thierry Lenain

     Thierry Lenain est un auteur de littérature jeunesse qui a plus d’une cinquantaine d’ouvrages à son actif. Autant vous dire qu’il faudrait bien plus d’un article pour faire le tour de son œuvre. Ainsi sans vouloir être exhaustif je tenais à vous parler de cet auteur et de deux de ses livres en particulier, car ils font partie des très rares histoires de mon enfance, à m’avoir suffisamment marquées pour que je puisse m’en souvenir encore aujourd’hui plus de 15 ans après.

 


Trouillard !


Ce livre évoque un jeune garçon parti en vacances avec sa famille, dans une veille maison isolée à la campagne dont la nuit révèle différents secrets. « Trouillard ! » est une histoire effrayante pour les 6-8 ans que j’ai eu le plaisir de découvrir en classe de CE2. Ayant à l’époque des difficultés de lecture, cette histoire m’a permis de découvrir la lecture sous un autre angle que l’obligation. En effet la plupart des ouvrages qu’on me faisait découvrir à l’école m’ennuyaient. Mon institutrice de l’année passée me faisait très clairement comprendre que j’avais un retard dans ce domaine comparé aux autres enfants et que c’était mon devoir de faire des efforts à ce niveau. Arrivé en CE2, nouvelle institutrice et nouvelle approche, celle-ci nous fit découvrir des ouvrages qui sortaient de l’ordinaire et les présentaient de manière moins académique et sérieuse. Ainsi trouillard devint mon premier livre fantastique.

Et je me souviens encore aujourd’hui des scènes effrayantes que son auteur a su me faire imaginer. Notamment une image en particulier, ou plutôt un dessin caché sous le lit du protagoniste. C’est sous ce lit que les enfants imaginent les pires choses, des montres qui pourraient se cacher. C’est dans ce lieu à la fois intime et un peu inquiétant que l’imaginaire est le plus stimulé, car on se retrouve non seulement seul mais en plus on est censé baisser notre garde pour arriver à s’endormir. Et dans cette histoire et à travers la prose de Thierry Lenain, le petit enfant que j’étais à du se créer sa propre image du dessin du monstre qui se cachait sous le lit. Dessin qui fascine autant qu’il repousse car quand bien même ce n’est qu’un dessin il est difficile de savoir ce qu’il représente vraiment et pourquoi il se trouve là. Et surtout en quoi il est lié au monstre qui sort du placard une fois la nuit tombée. Si seulement son père pouvait lui apporter du réconfort et le rassurer. Mais c’est tout le contraire, son père ne fait que le rabaisser en le traitant de trouillard, sans doute parce qu’il trouve que son fils, en ayant peur, n’a pas une attitude assez masculine. N’en déplaise à son père, l’auteur nous montre à travers cet ouvrage qu’il n’y a aucune honte à éprouver la peur, ni même d’autres émotions d’ailleurs. La peur comme tant d’autres émotions nous apprend beaucoup de choses sur nous-même ainsi que sur le monde qui nous entoure.

 

Un pacte avec le diable



Après un livre fantastique, plongeons-nous dans récit qui malgré sa couverture est très ancré dans notre réalité. Lorsque vous êtes auteur de livres jeunesse vous avez une responsabilité que n’ont pas les autres auteurs, celle d’éduquer. En effet, en donnant un livre à une personne assez jeune on peut l’influencer potentiellement bien plus en profondeur que si on lui donne le livre arrivé à l’âge adulte. Bien sur chaque livre à le potentiel de changer un tant soit peu une personne, mais ici la différence c’est que l’enfant est en pleine construction, et les différentes influences culturelles vont grandement l’aider à construire sa personnalité et sa manière de penser. Voilà pourquoi si on me demande si les livres jeunesse doivent parler de sujets graves et sérieux, je vous dirais que oui. Avec l’âge approprié et un accompagnement sur le sujet bien sûr. Dans ce cas précis le sujet est la drogue. Triste réalité de notre société, dans le livre, les personnages sont dépeints comme attachants et on comprend par le récit que leur dépendance ne fait pas d’eux des personnes mauvaises et méchantes, mais bien des personnes qui par leur parcours difficile et à cause mauvaises décisions sont tombées dans un piège dont ils ont du mal à sortir, tel un pacte avec le diable.

 

Je conclurais finalement pour rappeler que si ces histoires peuvent paraitre simples et sans importance quand on a atteint l’âge adulte, elles n’en demeurent pas moins intéressantes. Ainsi si les enfants commencent leurs lectures avec de telles histoires, peut-être prendront-ils goût à d’autres ouvrages réalistes et tragiques comme les œuvres de Zola. Ou bien si les enfants s’intéressent comme moi à des lectures fantastiques tel que Trouillard, ils finiront peut-être par lire des grands classiques comme les nouvelles d’Edgar Allan Poe (traduites en français par Baudelaire lui-même pour celles et ceux qui l’ignorent).