Je vais vous faire découvrir un conte animalier avec un humour ravageur, sur la sagesse, l'humilité mais aussi la nécessité de savoir accepter l'aide d'autrui : Il était une fois deux oies dans une maison en feu : Une histoire de Martin Baltscheit . En espérant qu'il vous plaira comme il m'a plu !
Il était une fois deux oies dans une maison en feu est écrit par Martin Baltscheit et illustré par Ronan Badel ainsi qu'édité par p'tit Glénat en 2009.
Résumé :
Si l'expression "bête comme une oie" vous est familière vous comprendrez bien vite pourquoi Anna et Emma ,nos deux personnages principaux se retrouvent piégées dans leur maison en feu à la suite de la cuisson de leurs œufs au plat !
Il était une fois deux oies dans une maison en feu est une histoire tordante à souhait dans laquelle nos deux oies vont se questionner sur quels animaux appeler afin d'éteindre le feu de leur maison… mais le temps presse !
De l'éléphant qu’elles trouvent trop lourdaud au taureau trop vantard à l'ours trop feignant personne n'est assez bien pour les secourir mais n'oublions pas que les flammes continuent de grandir !
Il était une fois deux oies dans une maison en feu est une histoire tordante à souhait dans laquelle nos deux oies vont se questionner sur quels animaux appeler afin d'éteindre le feu de leur maison… mais le temps presse !
De l'éléphant qu’elles trouvent trop lourdaud au taureau trop vantard à l'ours trop feignant personne n'est assez bien pour les secourir mais n'oublions pas que les flammes continuent de grandir !
I/ L'auteur
Martin Baltscheit nait en 1965 à Düsseldorf en Allemagne, plus tard il étudie le Design à l'Ecole des Arts Folkwang à Essen. Il est l'auteur de nombreux livres pour enfants, mais il écrit également beaucoup de pièces de théâtre, des pièces radiophoniques et des scénarios de dessins animés. Il publie en 2002 L'histoire du lion qui ne savait pas écrire et en 2009 Il était une fois deux oies dans une maison en feu, deux histoires récompensées parmi tant d'autres publications.
II/ L'histoire et la réflexion sur les personnages
C'est ainsi donc l'histoire de deux oies qui nous sont présentées comme "très bêtes, mais vraiment très bêtes ! » dès la première page de l'histoire. Je dois avouer être assez curieuse concernant tout ce qui est sens caché dans les histoires ( comme vous avez sans doute pu remarquer en lisant mes deux premières critiques d'album jeunesse). Cette curiosité m'a permis de mener ma petite enquête sur la représentation des oies dans la littérature jeunesse, je connaissais déjà l'expression courante " bête comme une oie" ou "you silly goose" en anglais mais je ne m'étais pas rendue compte que cette étiquette d'oie "bête" leur collaient autant aux plumes !
Par ailleurs le titre de cet album originellement allemand se nomme : " Nicht der Hausbrand, eure Arroganz ist das Problem" traduisible en : Pas le feu de la maison, ton arrogance est le problème !
Pour commencer, l'expression "bête comme une oie" nous viendrait du XVème siècle : ce serait en regardant une oie sortir de l'eau en ayant une démarche disgracieuse, qu'on aurait commencer à la trouver maladroite de façon générale. Ceci aurait été maintenu dans plusieurs contes et fables comme par exemple dans : "Le renard et les oies" des Frères Grimm ou encore plus récemment publié en 1950 : "Pétunia", une histoire écrite par Roger Duvoisin, un grand auteur de la littérature jeunesse américaine.
"Pétunia" raconte l'histoire d'une jeune oie au nom éponyme ayant trouvé un livre et étant persuadée que de se promener dans le village avec l'a rendra plus sage et plus intelligente !
Mais revenons à nos deux oies Anna et Emma qui pendant la plus grande partie de l'histoire passent leur temps à réfléchir à qui demander de l'aide plutôt que d'en trouver !
L'éléphant est d'abord énuméré par Anna mais tout de suite rejeté par Emma : " L'éléphant? Ce gros balourd? Avant qu'une goutte d'eau ne sorte de sa trompe, il aura tout piétiné, écrasé, et toi et moi par-dessus le marché !"
La vache trop mollassonne, le taureau trop vantard, le renard trop mesquin, la carpe complètement muette : "qui ne dit rien ne pense rien" ajoute même Anna et bien d'autres…
Tout ces préjugés sur les animaux et même sur nous… : "L'homme ? Trop bête !"
C'est alors que le toit de paille s'écroule et les ensevelisse complétement ! Les animaux essaient d'aider comme ils peuvent, tous ont l'air triste et désemparé.
Mais il est trop tard pour sauver quoi ou qui que ce soit… :" Les animaux pensent tous la même chose : " pourquoi ne nous ont-elles pas appelés à l'aide ? Pourquoi ?" La réponse ne tarde pas : des oies ! Pensez donc ! Trop bêtes pour accepter de l'aide !"
Est-ce que les animaux qui sont arrivés à la fin pour éteindre l'incendie ne seraient ils pas moins différents de ces deux oies de par leur préjugés ? Mais aussi ne serions nous pas moins différents d'eux tous, nous qui avons créés ces préjugés ?
En tout cas, pas d'inquiétudes ! Cette histoire est bel et bien adressée aux enfants, nos deux comparses ne finissent pas vraiment ensevelies sous leur maison !
Sur la dernière page, après le départ des animaux recueillis on peut les voir sortir d'une trappe souterraine en portant des masques à gaz… plutôt ironique de refaire la même cuisson de leur œufs au plat au dessous d'un toit en paille mais cette fois ci en portant leur masque à gaz !
C'est à se demander s'il est vraiment possible de sauver des êtres bêtes, si bêtes?
III/ Avis
J'ai personnellement adoré cette originalité de l'auteur de mettre en scène ces deux oies n'arrivant pas à trouver de solutions au problème qu'elles ont elles-mêmes créées. C'est une histoire vraiment drôle quoi que plutôt ironique ! L'auteur interpelle les enfants sans vraiment donner de morale claire et précise mais en les poussant à la réflexion.
Cette fable contemporaine donne à réfléchir sur la bêtise, sur l'ignorance et sur le mépris de l'autre.
Et je finirai par citer cet extrait d'avis de kanarmor publié sur le site Babelio :
"Une oie c'est bête (enfin paraît-il). Ne dit-on pas « bête comme une oie » ? Ne dit-on pas « marcher au pas de l'oie » ?...
Oui, elles sont bien bêtes ces deux oies qui, à force de chercher qui pourrait les aider à éteindre le feu qu'elles ont bêtement («oitement») provoqué dans leur logis, vont finir par y laisser quelques plumes et même beaucoup plus…
Une histoire amusante, qui pourrait paraître aussi cruelle, si l'auteur dans une jolie pirouette finale ne faisait rebondir le récit du côté de l'humour une dernière fois.
Amusant à lire et à raconter et joliment illustré par Ronan Badel."
Oui, elles sont bien bêtes ces deux oies qui, à force de chercher qui pourrait les aider à éteindre le feu qu'elles ont bêtement («oitement») provoqué dans leur logis, vont finir par y laisser quelques plumes et même beaucoup plus…
Une histoire amusante, qui pourrait paraître aussi cruelle, si l'auteur dans une jolie pirouette finale ne faisait rebondir le récit du côté de l'humour une dernière fois.
Amusant à lire et à raconter et joliment illustré par Ronan Badel."
Mae
