Dans les
livres d’apprentissage on peut retrouver différents sujets récurrents qui ont
pour rôle d’expliquer les rouages de notre société. Que ce soit le vivre
ensemble, nos traditions culturelles, notre organisation politique ou sociale,
chacun de ces thèmes sont autant de portes ouvertes pour stimuler l’imaginaire
de nos auteurs/rices préféré.e.s. Aujourd’hui j’ai choisi de vous parler des
métiers, car comme j’ai pu le citer précédemment les sujets sont certes très
variés, mais aucune génération quelque soit ses mœurs n’a pu s’empêcher de
demander à ses enfants la fameuse question << Et toi qu’est-ce que tu
veux faire plus tard >>. A ceci je pense qu’il est intéressant de se
demander comment les enfants effectuent leurs choix et en quoi la littérature
jeunesse à son rôle à jouer.
Une histoire de représentation
Quand un
enfant doit s’imaginer travailler dans le futur, il n’a finalement qu’un nombre
limité de choix de métiers parmi ceux qu’on lui aurait expliqué. Voilà pourquoi
l’un des premiers réflexes que va avoir l’enfant c’est de s’imaginer faire le
même métier que son père ou sa mère. Il/Elle va ensuite étendre son horizon des
possibles en regardant ce qu’on lui a appris à l’école. Un instituteur ou une institutrice
semble par exemple un choix alors possible, le problème c’est qu’en général
parmi les métiers de la petite enfance on retrouve le genre féminin qui est
surtout présent. Ainsi un petit garçon va avoir tendance à moins s’imaginer
baby-sitter ou nounou, car il aura assimilé le fait que ce type de métier est
en général réservé aux femmes. C’est là qu’intervient la littérature jeunesse,
elle a ici le choix d’offrir un spectre plus large de représentation pour les
enfants. Au-delà de leur présenter tout un tas de métier aussi vaste que
possible, il est également important d’arriver à briser les clichés et de dire
aux enfants qu’ils.elles ont le choix d’effectuer le métier qu’ils.elles
souhaitent. Qu’importe si pour l’instant les métiers dans la réalité n’ont pas
une parité parfaite. Certain.e.s auteurs.rices ne sont pas sensibles à ce sujet
et ne vont pas chercher à représenter de manière égale les genres dans les
différents métiers, soit pour une raison inconsciente (ils/elles répètent le
schéma qu’on leur a appris), soit en total conscience car ils/elles pensent que
la situation actuelle de la société leur convient.
Une représentation pas assez exhaustive
Finalement quand les enfants
répondent sur le métier qu’elles/ils veulent faire, les réponses sont souvent
les mêmes. Très souvent se sont des métiers à hautes qualifications et à hautes
rémunérations. Sportif professionnel, médecin, vétérinaire, scientifique,
astronaute, ingénieur, star de cinéma et j’en passe … Tous ces métiers font
rêver mais ne reflètent pas notre réalité et l’organisation de notre société.
Aussi est-il important de montrer aux enfants que chaque métier a son utilité.
Il peut paraître évidemment difficile d’expliquer et construire des histoires
autour de métiers soit trop compliqué ou soit en apparence ennuyeux. Comment
expliquer le métier de chercheur en biologie, de data analyste, comment rends-t-on
attrayants des métiers très administratifs d’assureur ou de comptable ?
Les métiers utiles sont-ils tous bien représentés, car si un nombre non
négligeable d’enfant souhaite devenir pompier par exemple, il en est autrement des
métiers tels qu’agent d’entretien ou qu’éboueur par exemple.
Recommandations
Le premier se nomme « La leçon de pêche » de Emile Bravo et Heinrich Böll. L’histoire se déroule tel un conte avec une morale. Au début, on peut voir un pécheur qui fait une sieste tranquillement lorsqu’un homme surgit. Celui-ci lui fera remarquer qu’en travaillant plus il pourrait gagner bien plus d’argent, avec cet argent il pourrait engager quelqu’un pour travailler à sa place. En ayant plus d’employés, il pourrait gagner encore plus d’argent et ainsi de suite jusqu’à ne plus à avoir à travailler. Et enfin il pourrait faire ce qu’il aime le plus : la pèche. Outre la morale évidente qui montre que vouloir toujours plus peut devenir absurde, ce qui est intéressant de noter c’est qu’on peut apprécier des métiers simples, plutôt que des métiers à très grand revenus très mis en avant dans notre société.
Le deuxième livre s’appelle « Où sont passées les
filles » de Gabriele Sparwasser. Il a le mérite de présenter un grand nombre de
métiers tout en étant ludique. Le jeu consistant à retrouver la fillette cachée
dans l’image, ainsi que son jouet qui correspond à un outil du métier de la
page. Et comme vous pouvez vous en douter dans le titre, le livres montre que
la petite fille peut rêver de faire le métier qu’elle souhaite, aucun des
métiers ne lui est plus recommandé qu’un autre. Un récit qui peut être lu à
partir de 6 ans, je vous le conseille fortement si vous êtes dans une démarche d’apprentissage.
La leçon de pêche étant plus adéquate pour les amateurs.rices de contes très imagés.
Conclusion
Pour conclure j’aimerais rappeler le célèbre adage qu’il n’y a pas de sot métier. Chaque métier a son importance sans quoi par définition il n’existerait pas. Il est évident qu’il y aura toujours des métiers plus appréciés que d’autres, mais on peut au moins espérer qu’à l’avenir la répartition des genres soit plus égale dans les différents métiers. Si la question du choix de carrière pour l’enfant reste déterminante il ne faut pas perdre de vue que l’enfant doit avant tout chercher à devenir une personne, avant d’être un travailleur. Ainsi si parfois les enfants ne semblent pas être trop préoccupés par cette question, ne leur en tenons pas rigueur car il y a bien d’autres aspect sur lesquels ils/elles peuvent s’interroger.
David Lebe