28 février 2022

Coup de cœur n°2 - Trois albums illustrés par Magali Dulain

Aujourd’hui, le fil conducteur des trois livres que je vais vous présenter sera toujours les illustrations mais en l’occurrence… il s’agira davantage de l’illustratrice ! Eh oui, par une chouette coïncidence, trois albums illustrés par Magali Dulain se sont retrouvés entre mes mains lors de ma dernière escapade à la médiathèque. Il me paraît alors pertinent de les présenter sous le même article.

Pour le petit point informatif, Magali Dulain est une illustratrice lilloise. Après avoir étudié à l’ESA (école supérieure des arts) en Belgique, elle dessine depuis 2010 pour la littérature jeunesse et pour la presse. Si son travail vous intéresse davantage vous trouverez son site internet en cliquant juste ici.

Il est ainsi très probable que je vous écrive d’autres articles à propos d’albums qu’elle aurait illustrés car j’apprécie beaucoup son travail.

 

Louise


Ecrit par Stéphanie Demasse-Pottier
Illustré (non sans suprise) par Magali Dulain


« Depuis, pour Louise, le monde est devenu plus doux… »




Bon, je me dois d’être honnête : ce n’est pas nécessairement la couverture qui m’a attirée en premier lieu et qui m’a fait choisir cet album. C’est son titre. Comme beaucoup de personnes (du moins je l’espère), je possède encore ce trait candide à me diriger vers des ouvrages qui possèdent mon prénom entre ses pages.

Toujours est-il que ce livre a été une très belle trouvaille. Que dis-je, une merveilleuse trouvaille. J’ai été très touchée par cet album, autant en termes d’illustrations que son sujet.

Louise, petite fille à la belle chevelure imposante, affiche un caractère fort et fier, qui fait échos à sa grande taille. Mais voilà, derrière ce qu’elle est aux yeux d’autrui, Louise est triste. Très triste. Elle est seule et souvent, elle pleure. Jusqu’à ce jour où elle rencontre une autre Louise qui est aussi triste qu’elle. Ensemble, elles pourront s’aider.

Ce texte a un thème plutôt fort à mes yeux et qui me paraît important à aborder auprès des enfants. Malgré ce qu’autrui peut montrer, malgré ce qu’on peut penser de lui avec ce qu’il affiche et semble être, ou même malgré ce que nous sommes aux yeux de tous, il se peut qu’en réalité, il n’en soit rien. Que ce caractère n lui donne ne soit que factice. Que, sans que personne ne puisse le savoir ou le deviner, on peut être très triste et très seul. Et que nous avons le droit de l’être

Mais qu’ainsi, c’est souvent en échangeant, en parlant, en se confiant et même en pleurant avec quelqu’un d’autre qu’on peut aller mieux. Que c’est parfois en partageant sa peine, notamment avec quelqu’un qui la partage et la vit aussi, qu’on peut sourire à nouveau.

Ce livre peut nous apprendre à ne jamais juger même si l’on pense bien connaître quelqu’un. Que l’on peut toujours ressentir une grande tristesse tout en la cachant. Qu’il ne faut pas non plus juger sa propre tristesse, bien au contraire.

En parallèle, ce livre recèle également deux autres thèmes qui, bien que minimes, me semblent importants à souligner. Le premier concerne les personnages : bien que les deux Louise possèdent le même prénom et une tristesse commune, elles sont différentes. Cela peut faire échos au fait que, même si l’on peut présenter un ou plusieurs points communs avec autrui, nous gardons nos différences – nous restons unique.
Le second point, bien plus moindre encore, prête plutôt à la sémantique. J’ai trouvé amusant que, dès les premières pages, la première Louise soit considérée comme une guerrière quand l’étymologie de ce prénom signifie justement le combat. Si l’on va loin, on peut penser que nous ne sommes jamais vraiment prédisposés à posséder un certain trait de caractère par notre famille, notre destin ou, en l’occurrence, notre prénom.


Quoi qu’il en soit, ce livre m’aura, vous l’aurez probablement aisément perçu, très touchée. A mes yeux, c’est un sujet important à aborder, que l’on soit enfant ou adulte.

Pour parler des illustrations, elles sont sobres, en noir et blanc. C’est probablement ce qui les rendent encore plus touchantes, captivantes. Les dessins de Louise(s) sont toujours très jolis, tout comme les douces esquisses du monde qui l’entoure - ou qui entoure ce qu'elles ressentent.

Enfin la dynamique du livre peut aussi être intéressante à présenter à vôtre petit auditoire : le texte utilise les répétitions. Chaque nouvelle page et phrase est construite comme les précédentes, ce qui peut inciter les enfants à réfléchir afin de deviner la suite.

 

Je m’appelle Nako


Ecrit par Guia Rosari
Illustré par Magali Dulain


« Nako est un jeu garçon qui fait partie de la grande famille des gens du voyage. On les appelle aussi Tsiganes, Bohémiens, Romanichels, Gitans, Manouches, Sintis, Roms ou nomades. Il nous raconte sa vie de tous les jours, ses craintes, mais aussi ses rêves. Des mots et des images pour découvrir un univers singulier et riche d’une culture remarquable. »


Même si à la Rochelle, ou en Charente-Maritime en général, nous croisons peu de familles appartenant au gens du voyage, ils sont plutôt importants à aborder auprès des plus jeunes.

Ainsi, par la voix de Nako, petit garçon issus d’une famille de « Roms » et vivant au cœur « d’un village » de gens du voyage, nous en apprenons plus sur ce peuple.

L’histoire est très touchante. Il permet de connaître davantage cette culture sur laquelle on n’entend toujours beaucoup « d’on-dit » qui sont, souvent, particulièrement infondés. Grâce à Nako et sa voix – parole qui rend la lecture d’autant plus captivante et immersive – nous pouvons désormais en savoir davantage sur ces « Gens du voyage et leurs mœurs », la manière dont ils vivent, notamment au sein de notre société qui ne les acceptent pas toujours, mais aussi leurs familles, les drapeaux et leurs histoires - et enfin leur Histoire avec un grand h, contée de bouche à bouche, génération après génération, sans écrit pour l’assurer.

Les dessins, très doux et aux couleurs tendres, participent à rendre l’histoire encore plus touchante. Par ces traits innocents faits aux crayons de couleurs, j’ai été portée par cette histoire qui ne concerne pas que Nako, mais bien toute sa famille et son peuple. Même si leur histoire n’est pas toujours heureuse, même si leur vie n’est pas toujours facile, l’espoir et la joie teintent ce peuple.


L’un des grands plus de ce livre est sa fin, ficelée par une métaphore que les enfants comprendront sans mal.

Au terme de l’album, quelques explications sont données, comme une sorte de glossaire. D’une manière plus théorique, elle nous en dit plus sur leur histoire, en se concentrant brièvement sur la vie de Zarko Jovanovic Jagdino, celui qui a écrit leur hymne, Djelem, après la seconde guerre mondiale et le génocide de son peuple. On sait désormais comment et pourquoi Djelem a été écrit. L’hymne est d’ailleurs présente juste après, en langue romane mais également traduite.

Le livre s’achève sur différent proverbes de cette culture qui, j’en suis convaincue, ne peut que nous toucher.

 

La belle échappée


Ecrit par Maylis Daufresne
Illustré par Magali Dulain


« Par une douce soirée d’été, un petit chat sauvage invite Alice à découvrir la forêt. Elle escalade alors les arbres avec l’écureuil, dégringole les talus à la suite du loup, hume les fleurs des bois aux côtés de la biche et, surtout, respire la nuit. »



A nouveau, dans cet album, les illustrations sont intimement liées au texte. Les dessins sont pleins de tendresse et empreints d’innocence, et les couleurs sont très douces. Cette douceur sert tout-à-fait le thème puisque la majorité de l’histoire se passe en forêt, aux côtés d’animaux, comme nous l’indique le résumé.

Après délibération, ces animaux invitent Alice à faire le tour de la forêt près de chez elle en leur compagnie. Cette balade permet de faire une brève mais jolie découverte de cette nature, auprès de cette adorable faune. Une page est notamment intéressante car les animaux eux-mêmes osent faire une juste métaphore des actes parfois mauvais faits par les humains à la forêt, et ainsi aux êtres qui y vivent.

Mais cette balade nocturne reste douce, tendre et les jolies illustrations soulignent cette délicatesse.


D’autre part, ce que j’ai particulièrement trouvé intéressant dans cet ouvrage, est le retournement de situation qui s’opère peu après la moitié de l’album. Les rôles s’inversent. C’est désormais le chat qui se trouve chez Alice. Par des phrases aux mêmes dynamiques que les précédentes, nous n’apprenons plus ce que le chat et les animaux font dans la forêt mais ce que les humains, Alice et ses amis en l’occurrence, font dans leurs maisons.


Grossièrement, par ce parallèle et cette juxtaposition stylistique de répétitions, l’auteur « boucle la boucle. »

En effet, en plus du reste, ce procédé est toujours pertinent et ludique à présenter aux enfants – en particulier lorsqu’il est conçu main dans la main avec des illustrations si douces et une histoire si tendre !

 

Pour conclure, ces trois albums m’auront chacun à leur manière beaucoup émue. Que ce soit par leurs textes touchants ou empreint d’innocence et de douceur ou les illustrations de Magali Dulain qui, colorées ou en noirs et blancs, soulignent toujours avec justesse ce que l’auteur nous écrit… et nous dessine.

21 février 2022

Coups de cœur n°1

Parfois – souvent – en me rendant à la médiathèque, je cherche un ou plusieurs livres en particulier, que je ne trouve pas. Mais je ne repars jamais les mains vides : non, je repars toujours avec d’autres livres tout aussi superbes mais… en plus grand nombre.

De prime abord, j’avais réalisé une liste d’albums jeunesses classés en différentes catégories. L’idée était de vous faire des présentations de ces ouvrages organisées autour de divers thèmes, tels que la rentrée des classes, l’écologie, l’environnement, les grands-parents, la poésie et bien d’autres encore. Mais force est d’avouer que j’aurais dû réserver ces albums avant de partir à l’aventure dans le rayon jeunesse de la médiathèque Michel Crépeau.

Toujours est-il qu’à défaut de vous présenter des ouvrages articulés autour d’un sujet précis, je vous présenterai aujourd’hui et pour les semaines à venir trois à quatre livres « coup de cœur » que j’ai pu dénicher à la médiathèque du centre de la Rochelle.

Pour mieux vous expliquer et vous justifier pourquoi j’ai choisi ces livres en particulier, force est d'avouer qu’en termes d’album jeunesse, j’ai quelques points faibles. Le premier se situe aux niveaux des couvertures : je me dirige instinctivement vers les illustrations aux couleurs douces, pâles et pourvues de traits délicats.

C’est donc le seul point commun qui relie les trois albums présentés ci-dessous. Mais je vous l’assure, les prochains articles concerneront des albums avec, pour toile de fond, un sujet commun.

 

Poucette, Hans Christian Andersen, traduit par David Soldi, conte remanié.
Illustrations par Marco Mazzoni.

« Crapauds, hannetons, souris ou taupe, chacun veut choyer à sa manière Poucette, la toute petite fille à peine éclose. Grâce aux hirondelles, elle choisit de s’affranchir. »

C’est cet album et ses illustrations qui m’ont amenée à ne pas suivre ma liste comme je l’avais prévu. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un conte d’Andersen, et quelle joie de retrouver Poucette (ou de la Petite Poucette, suivant les versions) dont, pourtant, j’appréciais tout particulièrement l’histoire et l’un des films animés quand j’étais petite !

Vous devez probablement vous souvenir de cette fillette aussi minuscule qu’un pouce et dont la beauté n’a d’égale que la douceur. Née au sein d’une fleur à partir d’une graine d’orge, Poucette est arrachée à sa mère par des crapauds, des hannetons, une souris et une taupe, avant d’être sauvée par une hirondelle.

A mes yeux, ce conte, sublimé par les merveilleux dessins de Marco Mazzoni, est une ode à la nature et aux animaux. Même si certains ne sont pas gentils – en réalité, hormis l’hirondelle, tous n’ont aucune empathie pour la pauvre Poucette – les dessins – en particulier des fleurs – sont si captivants que l’histoire de Poucette devient une aventure au cœur du monde végétal.

Cet album possède également une certaine profondeur, notamment à travers le personnage de Poucette. A plusieurs reprises, on lui propose des prétendants pour un mariage qu’elle ne souhaite pas. Et la fin reste ouverte : même si l’on peut se douter que Poucette acceptera sans doute une énième demande en mariage, elle souhaite prendre son temps et découvrir le monde. La fillette devenue jeune femme jouit alors de sa liberté, et parvient à s’émanciper.

Ce conte ne possède pas de morale, mais l’émancipation des femmes est toujours un sujet d’actualité et ce, dans de nombreux pays.

Comme je l’évoquais précédemment, ce sont les illustrations qui m’ont portée vers cet album. Et quelles illustrations ! Elles sont de toute beauté, les dessins sont réalistes et les traits sont fins, avec des teintes de rose et de bleu travaillées au crayon de couleur.

A la fin du conte, quatre pages sont consacrées aux explications du pourquoi cette édition, à la présentation de l’illustrateur, ainsi que des modifications du conte à travers les décennies. On apprend que cette collection – et donc cette réédition de contes - est avant tout portée sur l’image et dirigée par Benjamin Lacombe, illustrateur français connu pour son trait singulier et son incroyable travail. On y apprend aussi que Marco Mazzoni, l’illustrateur, a un lien avec ce conte et qu’il a choisi d’illustrer Poucette en suivant avec ses dessins la métaphore par laquelle l’histoire montre comment Poucette enfant, devient femme et s’intègre dans le monde.

 

Les trois petites vies de Petite Perle, Carl Norac, Anne Catherine De Boel

« Jason, dit Petite Perle, je vais te dire mon secret. Une semaine sur trois, je suis une fille et je voyage, parfois en ville, souvent ici. Une autre semaine, je suis un oiseau, je suis libre et le ciel me connaît. La troisième, je suis une fleur et je me cache. Voilà, tu sais tout mon ami. Jason, qui avait pourtant lu tant de livres sur la magie, n’avait jamais entendu une histoire aussi étrange. »

Il est probable qu’une part d’entre vous ait forcément entendu parler de Carl Norac, cet auteur de poésies et d'albums jeunesse particulièrement prolifique et brillant.

A chaque fois, ces textes nous transportent et « Les trois petites vies de Petite Perle » ne fait pas exception à la règle.

A Taiwan, nous assistons à la rencontre entre Jason, un jeune garçon sensible à la magie, et Petite Perle, nommée Liu, une étrange fillette de son âge qui lui confie son secret : toutes les trois semaines, une nouvelle vie s’offre à elle, elle est une fille, puis un oiseau et une fleur qui se cache.

Une amitié sincère et d’une pureté grandissante nait entre Jason et Liu qui souhaitent ne plus se quitter. C’est ainsi que nous suivons Jason et chacun de ses efforts pour protéger Liu lors de ses deux autres vies (d’oiseau et de fleur).

Ce texte est juste et le contexte est très touchant. Et naturellement, les magnifiques illustrations aux pastels d’Anne Catherine De Boel participent avec merveille à la beauté de cet album. 

Les pages sont grandes et le travail des couleurs est soigné. De plus, durant deux doubles pages, lors des changements de Liu, les dessins sont à l’aquarelle, participant à l’atmosphère de douce métamorphose de cette l’histoire.


La fin est captivante, et garde l’émotion touchante de cette belle amitié tissée entre Liu et Jason qui nourrit le texte où les couleurs se fondent avec délicatesse.

Même si certaines pages ne prêtent pas à une grande facilité de lecture, le texte noir étant sur fond foncé, cet album a été une très jolie trouvaille. De plus, j’ai particulièrement apprécié les touches culturelles qui nous renseignent sur Taïwan.

 

Graines de sable, Sibylle Delacrois, sans résumé


J’ai beaucoup hésité à vous présenter cet album, car par rapport aux autres ouvrages, une petite chronique sur ce livre me paraissait plus difficile à rédiger.

Une petite fille rentre de ses vacances à la plage avec son petit frère et ses parents. Indubitablement, la tristesse l’envahit dès qu’elle pose le pied chez elle. La mer et la plage lui manquent. Mais heureusement ! Elle a rapporté avec elle un trésor : des grains de sables. Peut-être qu’en les semant elle pourra retrouver ce qui lui manque tant ? Vagues immenses, parasols, châteaux de sable et glaces rafraîchissantes peuvent-ils revenir grâce à ces graines de sables ?

Bêtement, je me suis dit qu’une présentation aurait été futile, que le sujet des « vacances » était moins intéressant à exposer.

Puis, je me suis rendue compte que pour faire un bon livre jeunesse, il ne fallait pas forcément que le sujet soit actuel, profond ou empli d’émotion.

De prime abord, cet album est simple, mais la dynamique qu’il contient est très intéressante.

Grâce à ce livre, les enfants peuvent retrouver tout ce que l’on peut voir à la mer et à la plage, avec douceur et bienveillance. De plus, on y constate une certaine légitimité de la tristesse de l’enfant par son père qui se montre compréhensif. Elle est triste car les vacances sont finies : même s’il y a probablement plus grave dans la vie, cette tristesse, elle a le droit de le ressentir.

En termes de dynamique, la façon dont sont choisis et employés les mots est étonnante. On y trouve des métaphores – métaphores qui, pour les enfants, sont enrichissantes. Deux parallèles sont faits entre l’eau des vagues et l’expression « vague à l’âme », puis entre les grains de sable et « le marchand de sable ». Les phrases de chaque double page étant construites de la même manière, les répétitions engagent les enfants à réfléchir en même temps que les personnes du livre, en cherchant tout ce que l’on trouve sur la plage pendant les vacances.

Concernant les illustrations, les dessins sont effectués au crayon de bois et sont emplis de candeur. Deux couleurs sont prédominantes au fur et à mesure des pages : le bleu et le jaune, qui, naturellement, rappelle les vacances au bord de la mer.

L’album est assez grand et chaque double page ne possède qu’une ou deux phrases donc il sera, je pense, plutôt facile à présenter à votre jeune auditoire, qui apprécieront sûrement les dessins mignons et attractifs. Et, pour faire rêver les enfants, après tout… pourquoi les grains de sables ne pourraient-ils pas être des graines ? Pourquoi ne pas cultiver le sable et faire pousser des choses extraordinaires ?

03 février 2022

"Je lis la science", édition 2021



« La société du XXIème siècle confrontée à de grands défis, a un grand besoin crucial des scientifiques et techniciens à tous les niveaux, et notre pays a besoin d’un engagement de la jeunesse dans les sciences.
Lire et Faire Lire se questionnait depuis longtemps quant à introduire la thématique scientifique dans son action. Lancé en 2016, le projet « Je lis la science » permet de répondre à cette volonté au moment où l’enjeu d’un monde plus rationnel est devenu particulièrement important dans la formation citoyenne. »

Comme chaque année depuis 2016, nous avons eu le plaisir de recevoir de Lire et Faire Lire National le « sac de sciences », édition 2021. Ce « sac de sciences », c’est avant tout un ensemble d’ouvrages et d’albums jeunesse sur… la science !

Notre société et ce qui nous entoure se transforment de plus en plus rapidement au fil des années : moyens techniques, outils technologiques, environnement, nature et découvertes scientifiques : nous sommes confrontés à ces évolutions dès le plus jeune âge, qu’elles soient positives ou négatives.

Il paraît donc essentiel de sensibiliser les enfants aux sciences, ou plutôt à « l’état de connaissances » de notre époque.

Et quel meilleur moyen pour se faire que les livres ? Sensibiliser à la science mais aussi à la littérature – il s’agira de faire d’une pierre deux coups comme on dit !


Ainsi, voici une « rapide » présentation de ces quatre albums.

 

Je suis au monde – Habiter autrement la planète.
Ecrit par Julieta Canepa et Pierre Ducrozet
Illustré par Stéphane Kiehl




« Qu’est-ce que cela signifie être au monde ? Comment réinventer un accord avec la Terre et le monde vivant ? Comment voyager, marcher, vivre en harmonie avec les éléments ? Voici les questions que se sont posées les deux auteurs en partant faire un voyage autour du monde pendant un an. »


Commençons par le premier, et commençons fort car c’est celui qui m’a le plus époustouflée ! Cet album documentaire d’une soixantaine de pages est plus qu’un simple ouvrage jeunesse. C’est une immersion. En fait, ce sont cinq immersions, dans cinq lieux différents, tout aussi importants les uns des autres pour notre Terre. L’eau et la Grande Barrière de Corail d’Australie, la jungle et la forêt amazonienne, la ville de Barcelone, la campagne et une ferme française, la banquise et le Grand Nord. Ces cinq lieux du monde que tout oppose et qui, pourtant, sont primordiaux et liés les uns aux autres, nous sont décrits avec douceur et poésie. Les pages sont grandes et les illustrations sont magnifiques, colorées, presque cryptiques car l’illustrateur a su jouer avec ses couleurs et ses dessins par superpositions.




Ce livre est un bouleversement de mots, de couleurs et d’informations sur la biodiversité qui nous entoure perpétuellement.

On y apprend comment toute cette biodiversité et notre environnement fonctionnent, même si celui-ci a été créé et modifié par l’humain et sa technologie. Ces différents écosystèmes sont indubitablement confrontés à différents problèmes – problèmes que ce livre soulève : la déforestation, la destruction de la vie naturelle, la surconsommation en lien avec l’agriculture actuelle et l’élevage intensif, l’augmentation de la population et le changement climatique.

A la fin du livre, on se rend compte que toute cette vie qui cohabite avec la nôtre, dans laquelle nous vivons, n’est qu’un cycle. On y découvre comment tout se met en place de plus en plus vite et comment cette rapidité et les nouvelles techniques amènent causes et conséquences importantes.

Cependant, cet ouvrage est loin de blâmer l’être humain, car il nous propose diverses solutions. En nous invitant à nous immerger dans cette vie sauvage et naturelle, il soulève les problèmes environnementaux que nous rencontrons et que nous rencontrerons encore et encore si nous ne faisons rien. Mais c’est un livre d’espoir, qui n’est pas dénué des moyens que nous devrions mettre en place pour sauver cette magnifique vie sauvage qui nous entoure. Les auteurs nous y sensibilisent en nous donnant des conseils avec justesse et bienveillance ;

Vous l’aurez compris, j’ai particulièrement apprécié cet ouvrage. Les illustrations sont très belles et, la poésie des mots ainsi que l’utilisation du « je » participent activement à cette immersion dans laquelle nous sommes directement plongés.

 

Evolutions
Ecrit par Raphaël Martin et Henri Cap
Illustré par Fred L.


« Comment la vie sur Terre a-t-elle pu se développer ? Quels sont les ancêtres de nos cellules ? Descendons-nous vraiment des dinosaures ? Autant de questions auxquelles répondent Raphaël Martin, spécialiste du documentaire jeunesse, et Henri Cap, docteur en éthologie qui travaille pour le Museum de Toulouse. Ces deux passionnées retracent la fabuleuse histoire de l’évolution en la rendant accessible et ludique aux jeunes lecteurs avec une mise en page et les illustrations qui donnent l’impression de lire une BD. »

Ce documentaire ludique et coloré possède une trentaine de page, ainsi qu’un glossaire et un joli arbre classant chronologiquement les espèces.

Son résumé est on ne peut plus parleur : il s’agit d’un documentaire chronologique sur l’apparition de la vie sur Terre, des cellules aux êtres humains.

Les propos sont éducatifs et restent ludiques grâce aux grandes doubles-pages illustrées de très jolis dessins aux couleurs neutres.



On suit un petit garçon et une petite fille dans une quête de connaissances, personnages auxquels les enfants pourront aisément s’identifier. Ce livre, paru en 2020, parle des virus et donc du coronas-virus, abordant un sujet que les enfants subissent depuis deux ans, en l’expliquant scientifiquement.

Malgré tout, deux-trois points m’ont un peu gênée durant ma lecture de cet ouvrage. En effet, j’ai trouvé que la chronologie était un peu rapide et qu’il fallait, à minima, posséder déjà quelques connaissances sur l’évolution pour pleinement profiter des informations délivrées par le livre. Cependant, on peut se rendre compte, grâce aux chiffres, que cette évolution a été très longue.

Les auteurs ont bien su doser leur narration : en effet, à la fin du livre, on prend pleinement conscience que la durée de la vie humaine est moindre comparée à tout ce que la Terre a traversé et créé antérieurement. De plus, ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est le lien que les auteurs ont fait entre naissance et disparition. Cela peut aisément faire échos à « Je suis au monde » : la naissance des humains ou de ce qu’ils ont créé qui engendre la disparition d’une espèce précédente ou d’un écosystème.

En définitif, j’ai trouvé cette lecture très agréable et particulièrement ludique. De plus, elle est accessible aux plus jeunes… comme aux moins jeunes !


Le monde extraordinaire d’Albert Einstein
Ecrit par Carl Wilkinson
Illustré par James Weston Lewis

 

« Qui était l’homme qui a trouvé l’équation r=mc2 ? Comment, après avoir quitté le lycée à l’âge de 16 ans, est-il devenu ce savant génial qui a révolutionné la physique ? Vous le découvrirez à travers ces 24 chapitres richement illustrés qui proposent de retracer le cheminement même emprunté par Albert Einstein en s’appuyant sur ses propres manuscrits. » 

A nouveau, le résumé est tout-à-fait explicite. Il s’agit d’une soixantaine de pages, ainsi qu’un glossaire, sur la personne qu’était Albert Einstein et sur les incroyables découvertes qu’il a pu faire au cours de sa vie.

Chapitre après chapitre, on apprend comment sa jeunesse l’a conduit à devenir l’extravagant génie que l’on connaît, ainsi que chacune de ses théories qui ont révolutionné la science.

 Qui était-il, quelles furent ses découvertes saisissantes, dans quelles conditions les a-t-il faites, quelles étaient leur place son époque et où en sont-elles aujourd’hui ? Vous le découvrirez au fil de ce grand livre aux magnifiques illustrations !





C’est l’un des grands plus de cet ouvrage : des illustrations somptueuses et immersives, qui sauront captiver votre auditoire !

Il me semble que ce livre s’adresse davantage à des collégiens, voire des lycéens. Bien qu’il soit relativement abordable en termes de connaissances pour toutes et pour tous, ma lecture a toutefois été plus aisée grâce aux connaissances que j’ai pu acquérir au collège et au lycée. Même si c’est un album illustré, il me parait être un très bon support d’apprentissage à la physique, de façon aussi instructive que ludique.

Les explications sont claires et leurs exemples – et mises en pratique ! - sont pertinents. On apprend davantage sur les connaissances de l’époque à propos de la gravité, de temps, de l’espace, la lumière, la relativité, l’immobilité et le mouvement, ainsi que ce qu’Einstein a mis en avant : comment, quand, dans quelles situations et par quels moyens ?

La fin de cet album propose un parallèle avec notre époque actuelle et le monde moderne. Qu’est-ce que les découvertes d’Einstein apportent aujourd’hui ? Où en sont-elles ? Quel est le futur de ses théories ? Où en sommes-nous dans l’avancée et le fonctionnement des satellites, de la fibre optique, du nucléaire ?

Vous l’aurez probablement compris : j’ai particulièrement apprécié cette lecture. Certes, il est parfois possible de « décrocher » car elle reste assez technique mais les illustrations et les mises en pratiques aident beaucoup à ne pas perdre le fil, et puis, en apprendre davantage sur l’extravagance littéralement « géniale » d’Albert Einstein participe activement à l’immersion de cet ouvrage.

Amoureux et amoureuses de la physique, ou simplement désireux d’en savoir plus, je vous conseille cet album si vous aimez la littérature jeunesse !


Scrox, Brax et fin du monde 
Ecrit par Nadine Debertolis 
Illustré par Eglantine Ceulemans



« Au détour d’un trottoir Alicia est enlevée par des Brax et se retrouve dans une réalité parallèle. Elle ne tarde pas à y rencontrer Milo, enfant et humain comme elle. Tous deux ont été choisis par sauver le monde ; une météorite se dirige à toute vitesse ver la Terre. Aventures et épreuves saugrenues les attendent […] Dans ce roman fantastique, le message est clair : l’imagination sera notre salut. Les deux petits héros ont la poésie dans la peau, Alicia est une Rimbaud en terme, tandis que Milo adore les rimes […] A eux deux, ils sauront réenchanter le monde et les extraterrestres rencontrés en chemin. »

Pour être honnête, force est d’avouer que ce livre ne m’enchantait pas du tout, au début – enfin le résumé, puisque je ne l’avais pas encore ouvert. Facilement rebutée par la science-fiction et les histoires saugrenues, j’ai repoussé ma lecture. Grosse erreur de ma part, puisque ce roman a été une bonne surprise. Que dis-je, une excellente surprise ! Ce roman jeunesse est une petite pépite et j’ai hâte de pouvoir lire d’autres ouvrages de cette maison d’édition, Poulpe fiction.

Comme nous l’indique le résumé, nous suivons Alicia et Milo, deux enfants d’une dizaine d’années, qui, malgré leurs différences, vont devenir inséparables et un véritable soutien l’un pour l’autre. Cela a été mon premier coup de cœur : ces deux personnages, ainsi que quelques autres que l’on découvre au fil de l’histoire, sont drôles, sympathiques et très attachants. Je pense que l’on peut facilement s’identifier à eux, ou du moins à certains traits de leur caractère, ce qui rend la lecture d’autant plus agréable.

Les chapitres sont par ailleurs pourvus de quelques illustrations, que l’on pourrait presque qualifier de croquis. Bien qu’en noir et blanc, ces croquis sont très mignons et, pour la plupart, prêtent à sourire, ce qui est plaisant !




Comme vous vous en doutez donc par cette image et le résumé, de prime abord, cette histoire est tout-à-fait délirante. Ballotés dans une réalité parallèle puis d’endroits en endroits tous plus fous – et dangereux - les uns que les autres, Alicia et Milo n’auront pas une minute pour souffler, entre aventures pour sauver le monde et informations abracadabrantes à digérer concernant celui-ci.

De prime abord, oui, l’histoire est farfelue, mais, très vite, je me suis rendue compte à quel point elle était intéressante – et touchante. Plus d’une fois, elle m’a émue et frappée par la justesse des sujets qu’elle traite, avec lesquels on peut faire un parallèle au fil des chapitres. Ainsi, voici pêle-mêle les différents sujets que j’ai pu déceler, qu’ils soient survolés ou abordés plus en profondeur :

-          D’une part, l’un des sujets centraux est naturellement le respect de l’environnement et des écosystèmes qui y vivent, sujet qui, à nouveau, semble faire échos aux deux premiers livres présentés. Par le biais de l’image ci-dessus, nous pouvons voir que les personnages rentrent dans une forêt : en effet, ils ont besoin d’une certaine chose créée par cette forêt – chose qu’ils vont prendre sans se rendre compte qu’elle est nécessaire à la survie de l’environnement. Nous pouvons aisément faire le parallèle avec la déforestation par exemple : l’humain peut prendre en abondance, voire même en surabondance, quelque chose d’un milieu naturel, quitte à anéantir tout un écosystème. Par la suite, forcément, la destruction d’une terre ou d’un milieu, voire d’un pays entier, est abordée, en lien avec tout ce l’humain a pris et utilisé de ce même milieu pour construire et développer ses infrastructures. Le respect des animaux sera également au rendez-vous durant quelques chapitres, ce sont des sujets on ne peut plus actuels que ce livre traite et explique ;

-          D’autre part, le texte est constellé d’une grande bienveillance, ainsi qu’une certaine prise de recul sur les différents peuples qui cohabitent au sein de notre monde. En effet, nos deux petits héros rencontrent nombre de peuples différents et sympathisent très aisément avec eux. Chaque fois, la diversité de chacun et le respect parsèment les pages dans une atmosphère chaleureuse et touchante. L’ouverture aux autres, quelles que soient leurs origines, est d’une grande importance, pour l’autre et pour soi-même. Par exemple, je pourrais citer Alicia qui, de prime abord, pense que les gens du peuple qu’ils viennent de rencontrer se ressemblent tous mais, à mieux y regarder, elle se rend compte leurs différences les rendent uniques. Ce même peuple, par ailleurs, sera décrit comme un peuple sage, auto-suffisant et en cohésion totale avec la nature et les ressources qu’elle met à sa disposition – point qui deviendra émouvant aux yeux des deux enfants. Au sein de l’histoire, brièvement, l’accueil des migrants sera également abordé avec justesse et émotion.

 

D’autres thèmes apparaissent aussi au fil des chapitres – des thèmes plus abstraits, émotionnels et donc internes à ce que nous sommes, mais qui n’en restent pas moins importants, particulièrement pour les plus jeunes, petits êtres en plein développement.

-          A nouveau, on se rend vite compte, avec grand plaisir, que le texte est parsemé d’une grande bienveillance, auprès de ce que nous sommes et de ce que l’autre représente. Ce livre peut nous aider à vivre avec ce que nous sommes, ce que nous avons, et pouvons à apporter à autrui, malgré nos défauts ou nos difficultés. Ainsi, Alicia sera un grand soutien pour Milo et sa timidité, elle l’aidera à mieux appréhender son stress. Aussi, le livre souligne à quel point il est nécessaire et légitime de garder « son âme d’enfant », sa curiosité et son imagination, qu’il est important de faire de son mieux et que l’essentiel est d’essayer, que l’on soit réservé ou fonceur, rêveur ou déterminé, et que même si, enfants, nous n’écoutons pas toujours nos parents, ils représentent une véritable source de sécurité.

-          En effet, les parents sont un autre thème relativement récurent au fil des chapitres. Alicia fait de nombreux commentaires touchants sur sa mère ou son père et Milo se confie également sur ses parents avec émotion. A nouveau, la bienveillance prend toute sa place, en étant cette fois dirigée vers les parents, en prenant en compte leurs difficultés – et parfois leur tristesse. Le livre aborde le sujet de l’impuissance que peuvent ressentir les enfants face aux difficultés de leurs parents, ainsi que la prise de conscience qu’ils n’en sont pas responsables ;

-          Ainsi, ce texte peut aider à faire prendre conscience l’on peut parfois se sentir impuissant envers la tristesse d’autrui ou même du monde, et que, même si l’on ne peut pas forcément panser et atténuer cette tristesse, l’essentiel est simplement de l’accepter avec respect et compréhension.

-          La bienveillance semble s’étendre à travers les chapitres – et on ne va pas s’en plaindre. L’adoption, par des parents auprès d’un enfant mais aussi par un peuple, est abordée, tout comme les moqueries que cela peut causer. L’auteur manie chaque thème avec justesse et beaucoup d’espoir se dégage de ses extraits, tout comme le bonheur qu’une adoption peut apporter, malgré ses possibles difficultés.

-          Je n’en ai pas encore parlé, mais les mots ont une place très importante dans ce roman. En effet, nos deux petits personnages aiment la poésie et c’est ici que se situe leur principal talent. L’imagination et la force sont le fil rouge de cette histoire, qui nous fait découvrir les poèmes et le chant sous l’angle du partage avec les autres.

-          Enfin de nombreux autres thèmes se nichent au fil des pages, notamment : l’importance de vivre dans le présent et d’essayer de panser ses blessures passées, mais également la guerre et son armement (armes communes ou technologiques) qui, malgré sa brutalité, est un sujet important à aborder.

-           Le thème des aventures diverses à oser entreprendre est forcément central, aux côtés de la force de l’amitié, de la maturité, la sagesse, l’humanité et l’empathie – ainsi que la dépression – le tout développé grâce à des jolies métaphores ou des situations aussi amusantes qu’abracadabrantes.

En définitif, vous l’aurez aisément remarqué, j’ai particulièrement apprécié cette lecture. Ce roman m’a touchée, m’a fait rire, m’a émue et m’a probablement aidé à porter un regard différent sur quelques choses. Naturellement, je peux probablement aller loin et j’ai conscience que présenter un roman aussi long lors d’interventions de moins d’une heure n’est pas chose facile ni le premier choix que l’on ferait, en particulier si vous lisez auprès d’enfant assez jeunes. Néanmoins, fracturer le texte peut être une idée pour fidéliser, si je peux dire, vos petits lecteurs et leur faire découvrir ce texte plutôt chouette – même si, à nouveau, l’oubli d’une semaine sur l’autre est à prendre en compte. Malgré tout… Je vous conseille toutefois ce livre, même pour vous-même. Si vous vous intéressez à la lecture jeunesse (cet ouvrage date de 2013), il est à mon sens une très jolie trouvaille.


En conclusion, ces quatre livres m’ont, je crois, beaucoup apporté autant en termes de connaissances que d’émotions. Ainsi, je remercie chaleureusement Lire et Faire Lire National pour l’envoi de ce sac de science. J’espère que cet article aura pu vous donner l’envie d’en savoir plus sur ces ouvrages.

Vous trouverez ainsi en complément le PDF du livret envoyé avec les livres dans le lien ci-dessous. Les première pages concernent la présentation du projet, les autres les différents albums, notamment le résumé complet de chacun mais également des informations scientifiques particulièrement intéressantes ; les dernières pages récapitulent différents liens pour en savoir plus et aller plus loin sur les sujets scientifiques abordés précédemment. 

PDF du livret d'accompagnement "Je lis la science" de 2021