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07 octobre 2022

Un mois, un livre... octobre



Je vais vous faire découvrir un album jeunesse dans lequel l'épanouissement et la patience est une priorité : Léo, une histoire de Robert Kraus. En espérant qu'il vous plaira comme il m'a plu !



Léo écrit par Robert Kraus et illustré par José Aruego; édité par la Petite bibliothèque de l'école des loisirs en 1972. 


Résumé : 

C'est l'histoire de Léo, un petit tigre qui ne savait rien faire de convenable. Il ne savait pas lire et encore moins écrire ! Papa Tigre se demande alors "pourquoi Léo ne s'épanouit pas? " Va t'il un jour s'éveiller ?" Mais comme dirait l'auteur, Robert Kraus : "Tant dort le chat qu'à la fin il s'éveille."



Robert Kraus né en 1925 était un auteur de jeunesse, illustrateur, dessinateur et un éditeur américain. Sa célèbre carrière commença tôt au New Yorker, il y produisit plus de cent dessins et deux douzaines de couvertures pour le magazine en 15 ans. Puis il dirigea sa carrière vers la littérature jeunesse, écrivant et illustrant plus de 100 livres pour enfants et en publia bien plus en tant que fondateur de la Windmill Books Publishing House. Ses œuvres sont le plus reconnues pour portrayer des héros personnifiés en animaux essayant de faire de leur mieux en n'abandonnant jamais, ce qui était, selon lui, une valeur importante à apprendre dès le plus jeune âge.

Léo  publié en 1971 est le 17 -ème livre dont il est seulement l'auteur, les illustrations ont été créées et réalisées par José Aruego. 

C'est donc l'histoire de Léo, un petit tigre présenté comme ne sachant rien faire. Il est comparé dans les premières pages de l'histoire aux autres animaux, qui eux, sachent faire tout ce qu'il ne sait pas. Léo est perçut comme malheureux et passif de cette situation pourtant on peut le voir essayer de lire, d'écrire etc . Rentre en jeu les parents de Léo, il semble avoir une mère sereine, compréhensive et patiente et un père anxieux, impatient et surveillant sa moindre évolution. C'est alors que la mère de Léo expliqua à son père qu'il fallait lui laisser de la place et du temps. C'est aux 3/4 du livre que Léo s'épanouit enfin ! Il est comparé aux fleurs s'épanouissant au soleil et sait faire tout ce qu'il ne savait pas avant et parfois même mieux que les autres !

J'ai personnellement adoré ce livre que j'ai pu découvrir lorsque j'étais petite et redécouvrir lors du rangement de la bibliothèque de Lire et faire lire de La Rochelle ! Léo est un personnage attachant, facilement identifiable pour un enfant. Les illustrations sont colorées et captivantes !
Je trouve que c'est un livre qui réchauffe le cœur, les enfants peuvent parfois se sentir différents, moins bons à l'école où rencontrer des difficultés à se faire des amis par exemple et l'évolution de Léo apporte cet espoir qu'avec persévérance et patience on peut y arriver !

Chacun avance à son rythme dans la vie et c'est sur quoi je m'arrêterai dans cette critique.  




                                                                                                                                        Mae




28 février 2022

Coup de cœur n°2 - Trois albums illustrés par Magali Dulain

Aujourd’hui, le fil conducteur des trois livres que je vais vous présenter sera toujours les illustrations mais en l’occurrence… il s’agira davantage de l’illustratrice ! Eh oui, par une chouette coïncidence, trois albums illustrés par Magali Dulain se sont retrouvés entre mes mains lors de ma dernière escapade à la médiathèque. Il me paraît alors pertinent de les présenter sous le même article.

Pour le petit point informatif, Magali Dulain est une illustratrice lilloise. Après avoir étudié à l’ESA (école supérieure des arts) en Belgique, elle dessine depuis 2010 pour la littérature jeunesse et pour la presse. Si son travail vous intéresse davantage vous trouverez son site internet en cliquant juste ici.

Il est ainsi très probable que je vous écrive d’autres articles à propos d’albums qu’elle aurait illustrés car j’apprécie beaucoup son travail.

 

Louise


Ecrit par Stéphanie Demasse-Pottier
Illustré (non sans suprise) par Magali Dulain


« Depuis, pour Louise, le monde est devenu plus doux… »




Bon, je me dois d’être honnête : ce n’est pas nécessairement la couverture qui m’a attirée en premier lieu et qui m’a fait choisir cet album. C’est son titre. Comme beaucoup de personnes (du moins je l’espère), je possède encore ce trait candide à me diriger vers des ouvrages qui possèdent mon prénom entre ses pages.

Toujours est-il que ce livre a été une très belle trouvaille. Que dis-je, une merveilleuse trouvaille. J’ai été très touchée par cet album, autant en termes d’illustrations que son sujet.

Louise, petite fille à la belle chevelure imposante, affiche un caractère fort et fier, qui fait échos à sa grande taille. Mais voilà, derrière ce qu’elle est aux yeux d’autrui, Louise est triste. Très triste. Elle est seule et souvent, elle pleure. Jusqu’à ce jour où elle rencontre une autre Louise qui est aussi triste qu’elle. Ensemble, elles pourront s’aider.

Ce texte a un thème plutôt fort à mes yeux et qui me paraît important à aborder auprès des enfants. Malgré ce qu’autrui peut montrer, malgré ce qu’on peut penser de lui avec ce qu’il affiche et semble être, ou même malgré ce que nous sommes aux yeux de tous, il se peut qu’en réalité, il n’en soit rien. Que ce caractère n lui donne ne soit que factice. Que, sans que personne ne puisse le savoir ou le deviner, on peut être très triste et très seul. Et que nous avons le droit de l’être

Mais qu’ainsi, c’est souvent en échangeant, en parlant, en se confiant et même en pleurant avec quelqu’un d’autre qu’on peut aller mieux. Que c’est parfois en partageant sa peine, notamment avec quelqu’un qui la partage et la vit aussi, qu’on peut sourire à nouveau.

Ce livre peut nous apprendre à ne jamais juger même si l’on pense bien connaître quelqu’un. Que l’on peut toujours ressentir une grande tristesse tout en la cachant. Qu’il ne faut pas non plus juger sa propre tristesse, bien au contraire.

En parallèle, ce livre recèle également deux autres thèmes qui, bien que minimes, me semblent importants à souligner. Le premier concerne les personnages : bien que les deux Louise possèdent le même prénom et une tristesse commune, elles sont différentes. Cela peut faire échos au fait que, même si l’on peut présenter un ou plusieurs points communs avec autrui, nous gardons nos différences – nous restons unique.
Le second point, bien plus moindre encore, prête plutôt à la sémantique. J’ai trouvé amusant que, dès les premières pages, la première Louise soit considérée comme une guerrière quand l’étymologie de ce prénom signifie justement le combat. Si l’on va loin, on peut penser que nous ne sommes jamais vraiment prédisposés à posséder un certain trait de caractère par notre famille, notre destin ou, en l’occurrence, notre prénom.


Quoi qu’il en soit, ce livre m’aura, vous l’aurez probablement aisément perçu, très touchée. A mes yeux, c’est un sujet important à aborder, que l’on soit enfant ou adulte.

Pour parler des illustrations, elles sont sobres, en noir et blanc. C’est probablement ce qui les rendent encore plus touchantes, captivantes. Les dessins de Louise(s) sont toujours très jolis, tout comme les douces esquisses du monde qui l’entoure - ou qui entoure ce qu'elles ressentent.

Enfin la dynamique du livre peut aussi être intéressante à présenter à vôtre petit auditoire : le texte utilise les répétitions. Chaque nouvelle page et phrase est construite comme les précédentes, ce qui peut inciter les enfants à réfléchir afin de deviner la suite.

 

Je m’appelle Nako


Ecrit par Guia Rosari
Illustré par Magali Dulain


« Nako est un jeu garçon qui fait partie de la grande famille des gens du voyage. On les appelle aussi Tsiganes, Bohémiens, Romanichels, Gitans, Manouches, Sintis, Roms ou nomades. Il nous raconte sa vie de tous les jours, ses craintes, mais aussi ses rêves. Des mots et des images pour découvrir un univers singulier et riche d’une culture remarquable. »


Même si à la Rochelle, ou en Charente-Maritime en général, nous croisons peu de familles appartenant au gens du voyage, ils sont plutôt importants à aborder auprès des plus jeunes.

Ainsi, par la voix de Nako, petit garçon issus d’une famille de « Roms » et vivant au cœur « d’un village » de gens du voyage, nous en apprenons plus sur ce peuple.

L’histoire est très touchante. Il permet de connaître davantage cette culture sur laquelle on n’entend toujours beaucoup « d’on-dit » qui sont, souvent, particulièrement infondés. Grâce à Nako et sa voix – parole qui rend la lecture d’autant plus captivante et immersive – nous pouvons désormais en savoir davantage sur ces « Gens du voyage et leurs mœurs », la manière dont ils vivent, notamment au sein de notre société qui ne les acceptent pas toujours, mais aussi leurs familles, les drapeaux et leurs histoires - et enfin leur Histoire avec un grand h, contée de bouche à bouche, génération après génération, sans écrit pour l’assurer.

Les dessins, très doux et aux couleurs tendres, participent à rendre l’histoire encore plus touchante. Par ces traits innocents faits aux crayons de couleurs, j’ai été portée par cette histoire qui ne concerne pas que Nako, mais bien toute sa famille et son peuple. Même si leur histoire n’est pas toujours heureuse, même si leur vie n’est pas toujours facile, l’espoir et la joie teintent ce peuple.


L’un des grands plus de ce livre est sa fin, ficelée par une métaphore que les enfants comprendront sans mal.

Au terme de l’album, quelques explications sont données, comme une sorte de glossaire. D’une manière plus théorique, elle nous en dit plus sur leur histoire, en se concentrant brièvement sur la vie de Zarko Jovanovic Jagdino, celui qui a écrit leur hymne, Djelem, après la seconde guerre mondiale et le génocide de son peuple. On sait désormais comment et pourquoi Djelem a été écrit. L’hymne est d’ailleurs présente juste après, en langue romane mais également traduite.

Le livre s’achève sur différent proverbes de cette culture qui, j’en suis convaincue, ne peut que nous toucher.

 

La belle échappée


Ecrit par Maylis Daufresne
Illustré par Magali Dulain


« Par une douce soirée d’été, un petit chat sauvage invite Alice à découvrir la forêt. Elle escalade alors les arbres avec l’écureuil, dégringole les talus à la suite du loup, hume les fleurs des bois aux côtés de la biche et, surtout, respire la nuit. »



A nouveau, dans cet album, les illustrations sont intimement liées au texte. Les dessins sont pleins de tendresse et empreints d’innocence, et les couleurs sont très douces. Cette douceur sert tout-à-fait le thème puisque la majorité de l’histoire se passe en forêt, aux côtés d’animaux, comme nous l’indique le résumé.

Après délibération, ces animaux invitent Alice à faire le tour de la forêt près de chez elle en leur compagnie. Cette balade permet de faire une brève mais jolie découverte de cette nature, auprès de cette adorable faune. Une page est notamment intéressante car les animaux eux-mêmes osent faire une juste métaphore des actes parfois mauvais faits par les humains à la forêt, et ainsi aux êtres qui y vivent.

Mais cette balade nocturne reste douce, tendre et les jolies illustrations soulignent cette délicatesse.


D’autre part, ce que j’ai particulièrement trouvé intéressant dans cet ouvrage, est le retournement de situation qui s’opère peu après la moitié de l’album. Les rôles s’inversent. C’est désormais le chat qui se trouve chez Alice. Par des phrases aux mêmes dynamiques que les précédentes, nous n’apprenons plus ce que le chat et les animaux font dans la forêt mais ce que les humains, Alice et ses amis en l’occurrence, font dans leurs maisons.


Grossièrement, par ce parallèle et cette juxtaposition stylistique de répétitions, l’auteur « boucle la boucle. »

En effet, en plus du reste, ce procédé est toujours pertinent et ludique à présenter aux enfants – en particulier lorsqu’il est conçu main dans la main avec des illustrations si douces et une histoire si tendre !

 

Pour conclure, ces trois albums m’auront chacun à leur manière beaucoup émue. Que ce soit par leurs textes touchants ou empreint d’innocence et de douceur ou les illustrations de Magali Dulain qui, colorées ou en noirs et blancs, soulignent toujours avec justesse ce que l’auteur nous écrit… et nous dessine.

21 février 2022

Coups de cœur n°1

Parfois – souvent – en me rendant à la médiathèque, je cherche un ou plusieurs livres en particulier, que je ne trouve pas. Mais je ne repars jamais les mains vides : non, je repars toujours avec d’autres livres tout aussi superbes mais… en plus grand nombre.

De prime abord, j’avais réalisé une liste d’albums jeunesses classés en différentes catégories. L’idée était de vous faire des présentations de ces ouvrages organisées autour de divers thèmes, tels que la rentrée des classes, l’écologie, l’environnement, les grands-parents, la poésie et bien d’autres encore. Mais force est d’avouer que j’aurais dû réserver ces albums avant de partir à l’aventure dans le rayon jeunesse de la médiathèque Michel Crépeau.

Toujours est-il qu’à défaut de vous présenter des ouvrages articulés autour d’un sujet précis, je vous présenterai aujourd’hui et pour les semaines à venir trois à quatre livres « coup de cœur » que j’ai pu dénicher à la médiathèque du centre de la Rochelle.

Pour mieux vous expliquer et vous justifier pourquoi j’ai choisi ces livres en particulier, force est d'avouer qu’en termes d’album jeunesse, j’ai quelques points faibles. Le premier se situe aux niveaux des couvertures : je me dirige instinctivement vers les illustrations aux couleurs douces, pâles et pourvues de traits délicats.

C’est donc le seul point commun qui relie les trois albums présentés ci-dessous. Mais je vous l’assure, les prochains articles concerneront des albums avec, pour toile de fond, un sujet commun.

 

Poucette, Hans Christian Andersen, traduit par David Soldi, conte remanié.
Illustrations par Marco Mazzoni.

« Crapauds, hannetons, souris ou taupe, chacun veut choyer à sa manière Poucette, la toute petite fille à peine éclose. Grâce aux hirondelles, elle choisit de s’affranchir. »

C’est cet album et ses illustrations qui m’ont amenée à ne pas suivre ma liste comme je l’avais prévu. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un conte d’Andersen, et quelle joie de retrouver Poucette (ou de la Petite Poucette, suivant les versions) dont, pourtant, j’appréciais tout particulièrement l’histoire et l’un des films animés quand j’étais petite !

Vous devez probablement vous souvenir de cette fillette aussi minuscule qu’un pouce et dont la beauté n’a d’égale que la douceur. Née au sein d’une fleur à partir d’une graine d’orge, Poucette est arrachée à sa mère par des crapauds, des hannetons, une souris et une taupe, avant d’être sauvée par une hirondelle.

A mes yeux, ce conte, sublimé par les merveilleux dessins de Marco Mazzoni, est une ode à la nature et aux animaux. Même si certains ne sont pas gentils – en réalité, hormis l’hirondelle, tous n’ont aucune empathie pour la pauvre Poucette – les dessins – en particulier des fleurs – sont si captivants que l’histoire de Poucette devient une aventure au cœur du monde végétal.

Cet album possède également une certaine profondeur, notamment à travers le personnage de Poucette. A plusieurs reprises, on lui propose des prétendants pour un mariage qu’elle ne souhaite pas. Et la fin reste ouverte : même si l’on peut se douter que Poucette acceptera sans doute une énième demande en mariage, elle souhaite prendre son temps et découvrir le monde. La fillette devenue jeune femme jouit alors de sa liberté, et parvient à s’émanciper.

Ce conte ne possède pas de morale, mais l’émancipation des femmes est toujours un sujet d’actualité et ce, dans de nombreux pays.

Comme je l’évoquais précédemment, ce sont les illustrations qui m’ont portée vers cet album. Et quelles illustrations ! Elles sont de toute beauté, les dessins sont réalistes et les traits sont fins, avec des teintes de rose et de bleu travaillées au crayon de couleur.

A la fin du conte, quatre pages sont consacrées aux explications du pourquoi cette édition, à la présentation de l’illustrateur, ainsi que des modifications du conte à travers les décennies. On apprend que cette collection – et donc cette réédition de contes - est avant tout portée sur l’image et dirigée par Benjamin Lacombe, illustrateur français connu pour son trait singulier et son incroyable travail. On y apprend aussi que Marco Mazzoni, l’illustrateur, a un lien avec ce conte et qu’il a choisi d’illustrer Poucette en suivant avec ses dessins la métaphore par laquelle l’histoire montre comment Poucette enfant, devient femme et s’intègre dans le monde.

 

Les trois petites vies de Petite Perle, Carl Norac, Anne Catherine De Boel

« Jason, dit Petite Perle, je vais te dire mon secret. Une semaine sur trois, je suis une fille et je voyage, parfois en ville, souvent ici. Une autre semaine, je suis un oiseau, je suis libre et le ciel me connaît. La troisième, je suis une fleur et je me cache. Voilà, tu sais tout mon ami. Jason, qui avait pourtant lu tant de livres sur la magie, n’avait jamais entendu une histoire aussi étrange. »

Il est probable qu’une part d’entre vous ait forcément entendu parler de Carl Norac, cet auteur de poésies et d'albums jeunesse particulièrement prolifique et brillant.

A chaque fois, ces textes nous transportent et « Les trois petites vies de Petite Perle » ne fait pas exception à la règle.

A Taiwan, nous assistons à la rencontre entre Jason, un jeune garçon sensible à la magie, et Petite Perle, nommée Liu, une étrange fillette de son âge qui lui confie son secret : toutes les trois semaines, une nouvelle vie s’offre à elle, elle est une fille, puis un oiseau et une fleur qui se cache.

Une amitié sincère et d’une pureté grandissante nait entre Jason et Liu qui souhaitent ne plus se quitter. C’est ainsi que nous suivons Jason et chacun de ses efforts pour protéger Liu lors de ses deux autres vies (d’oiseau et de fleur).

Ce texte est juste et le contexte est très touchant. Et naturellement, les magnifiques illustrations aux pastels d’Anne Catherine De Boel participent avec merveille à la beauté de cet album. 

Les pages sont grandes et le travail des couleurs est soigné. De plus, durant deux doubles pages, lors des changements de Liu, les dessins sont à l’aquarelle, participant à l’atmosphère de douce métamorphose de cette l’histoire.


La fin est captivante, et garde l’émotion touchante de cette belle amitié tissée entre Liu et Jason qui nourrit le texte où les couleurs se fondent avec délicatesse.

Même si certaines pages ne prêtent pas à une grande facilité de lecture, le texte noir étant sur fond foncé, cet album a été une très jolie trouvaille. De plus, j’ai particulièrement apprécié les touches culturelles qui nous renseignent sur Taïwan.

 

Graines de sable, Sibylle Delacrois, sans résumé


J’ai beaucoup hésité à vous présenter cet album, car par rapport aux autres ouvrages, une petite chronique sur ce livre me paraissait plus difficile à rédiger.

Une petite fille rentre de ses vacances à la plage avec son petit frère et ses parents. Indubitablement, la tristesse l’envahit dès qu’elle pose le pied chez elle. La mer et la plage lui manquent. Mais heureusement ! Elle a rapporté avec elle un trésor : des grains de sables. Peut-être qu’en les semant elle pourra retrouver ce qui lui manque tant ? Vagues immenses, parasols, châteaux de sable et glaces rafraîchissantes peuvent-ils revenir grâce à ces graines de sables ?

Bêtement, je me suis dit qu’une présentation aurait été futile, que le sujet des « vacances » était moins intéressant à exposer.

Puis, je me suis rendue compte que pour faire un bon livre jeunesse, il ne fallait pas forcément que le sujet soit actuel, profond ou empli d’émotion.

De prime abord, cet album est simple, mais la dynamique qu’il contient est très intéressante.

Grâce à ce livre, les enfants peuvent retrouver tout ce que l’on peut voir à la mer et à la plage, avec douceur et bienveillance. De plus, on y constate une certaine légitimité de la tristesse de l’enfant par son père qui se montre compréhensif. Elle est triste car les vacances sont finies : même s’il y a probablement plus grave dans la vie, cette tristesse, elle a le droit de le ressentir.

En termes de dynamique, la façon dont sont choisis et employés les mots est étonnante. On y trouve des métaphores – métaphores qui, pour les enfants, sont enrichissantes. Deux parallèles sont faits entre l’eau des vagues et l’expression « vague à l’âme », puis entre les grains de sable et « le marchand de sable ». Les phrases de chaque double page étant construites de la même manière, les répétitions engagent les enfants à réfléchir en même temps que les personnes du livre, en cherchant tout ce que l’on trouve sur la plage pendant les vacances.

Concernant les illustrations, les dessins sont effectués au crayon de bois et sont emplis de candeur. Deux couleurs sont prédominantes au fur et à mesure des pages : le bleu et le jaune, qui, naturellement, rappelle les vacances au bord de la mer.

L’album est assez grand et chaque double page ne possède qu’une ou deux phrases donc il sera, je pense, plutôt facile à présenter à votre jeune auditoire, qui apprécieront sûrement les dessins mignons et attractifs. Et, pour faire rêver les enfants, après tout… pourquoi les grains de sables ne pourraient-ils pas être des graines ? Pourquoi ne pas cultiver le sable et faire pousser des choses extraordinaires ?