25 novembre 2020

Des livres pour faire rire les enfants

  

En ces temps compliqués il peut être parfois difficile d’amuser les enfants. Voilà pourquoi nous vous avons sélectionné quelques livres à lire à vos petits-enfants, qui pourront aider à leur faire oublier la situation anxiogène dans laquelle nous évoluons actuellement.

Oh non George de Chris Haughton


Comment fait-on rire les enfants, difficile à dire tant le temps où les choses enfantines nous amusaient nous paraît lointain. Aujourd’hui quand on regarde des enfants rire entre eux, leur humour nous paraît en général incompréhensible et souvent léger. Il est pourtant si spontané et innocent, les enfants bien souvent rient de l’interdit, de l’absurde, de mots qui sonnent rigolos. Et comme le rire est souvent contagieux, même si les pages de ce livre ne vous seront pas adressées, vous avez de grande chance de rire sincèrement avec eux, pourvu que vous fassiez l’effort du jeu d’acteur et que vous partagiez la bonne humeur. L’histoire ? Elle est simple comme l’humour des enfants justement, c’est le récit de George, un chien qui fait pleins de bêtises. D’où vient l’humour dans ce livre ? Probablement de l’interdit et du chaos que propage le chien, avec un peu d’humour de répétition avec la fameuse réplique <<Oh non George >>, revenant après chaque méfait.

 

De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête de Werner Holzwart et de Wolf Eribruch

 

 

Ce livre là, j’ai eu le plaisir de le découvrir lors de notre dernière formation lecture à haute voix. Les enfants rigolent souvent de mots vulgaires que l’on nomme communément l’humour « pipi caca ». Alors soit, si cela vous fait rire qui suis-je pour juger à part un adulte rabat-joie. Quoi qu’il en soit, exerçons-nous à cet humour décomplexé et rebelle, permettez-moi cependant chers enfants de vous enseigner du vocabulaire approprié autour des animaux, cela ne peut pas vous faire du mal.

 

Marions-les de Eric Sanvoisin et Delphine Jacquot

 

                                                              

 

Un livre qui vous paraîtra peut-être plus accessible. Appartenant à la famille d’humour qui me parle le plus, l’absurde a ceci de fascinant, qu’il peut faire rire à tous les âges et qu’il n’est en général offensant pour personne. La principale difficulté étant bien sûr que le bide peut être complet. Parfois très difficile à écrire, les mécaniques de l’humour absurde se focalisent essentiellement sur les situations originales et surprenantes. Pas étonnant que parfois cela tombe à l’eau face à un public qui ne saura pas être réceptif sur le moment. Je vous le conseille quand même, car même si cela ne vous provoque pas de fou rire les extraits disponibles promettent un dessin très soigné.


                                   

Abécébètes de Ollivier Tallec

 

                                                      

 

Allez un dernier pour la route. Assez académique de prime à bord, cet abécédaire a d’amusant de narrer son récit en utilisant du virelangue.  A vous de prouver vos talents de diction sans égal et d’animer vos lectures pour les rendre les plus drôles possibles. Utilisez des mimiques et pour peu que vous vous trompiez, le seul effet provoqué sera le rire de votre auditoire face à vos difficultés de lecture. Si vous trouvez que c’est trop facile, essayez de le dire rapidement, le défi sera toute de suite plus corsé.

                                  

 

Voilà pour notre sélection d’aujourd’hui j’espère que cela contribuera à égayer votre confinement.

19 novembre 2020

Représentation égale des métiers dans la littérature jeunesse



Dans les livres d’apprentissage on peut retrouver différents sujets récurrents qui ont pour rôle d’expliquer les rouages de notre société. Que ce soit le vivre ensemble, nos traditions culturelles, notre organisation politique ou sociale, chacun de ces thèmes sont autant de portes ouvertes pour stimuler l’imaginaire de nos auteurs/rices préféré.e.s. Aujourd’hui j’ai choisi de vous parler des métiers, car comme j’ai pu le citer précédemment les sujets sont certes très variés, mais aucune génération quelque soit ses mœurs n’a pu s’empêcher de demander à ses enfants la fameuse question << Et toi qu’est-ce que tu veux faire plus tard >>. A ceci je pense qu’il est intéressant de se demander comment les enfants effectuent leurs choix et en quoi la littérature jeunesse à son rôle à jouer.

 

Une histoire de représentation



 

Quand un enfant doit s’imaginer travailler dans le futur, il n’a finalement qu’un nombre limité de choix de métiers parmi ceux qu’on lui aurait expliqué. Voilà pourquoi l’un des premiers réflexes que va avoir l’enfant c’est de s’imaginer faire le même métier que son père ou sa mère. Il/Elle va ensuite étendre son horizon des possibles en regardant ce qu’on lui a appris à l’école. Un instituteur ou une institutrice semble par exemple un choix alors possible, le problème c’est qu’en général parmi les métiers de la petite enfance on retrouve le genre féminin qui est surtout présent. Ainsi un petit garçon va avoir tendance à moins s’imaginer baby-sitter ou nounou, car il aura assimilé le fait que ce type de métier est en général réservé aux femmes. C’est là qu’intervient la littérature jeunesse, elle a ici le choix d’offrir un spectre plus large de représentation pour les enfants. Au-delà de leur présenter tout un tas de métier aussi vaste que possible, il est également important d’arriver à briser les clichés et de dire aux enfants qu’ils.elles ont le choix d’effectuer le métier qu’ils.elles souhaitent. Qu’importe si pour l’instant les métiers dans la réalité n’ont pas une parité parfaite. Certain.e.s auteurs.rices ne sont pas sensibles à ce sujet et ne vont pas chercher à représenter de manière égale les genres dans les différents métiers, soit pour une raison inconsciente (ils/elles répètent le schéma qu’on leur a appris), soit en total conscience car ils/elles pensent que la situation actuelle de la société leur convient.

Une représentation pas assez exhaustive



        Finalement quand les enfants répondent sur le métier qu’elles/ils veulent faire, les réponses sont souvent les mêmes. Très souvent se sont des métiers à hautes qualifications et à hautes rémunérations. Sportif professionnel, médecin, vétérinaire, scientifique, astronaute, ingénieur, star de cinéma et j’en passe … Tous ces métiers font rêver mais ne reflètent pas notre réalité et l’organisation de notre société. Aussi est-il important de montrer aux enfants que chaque métier a son utilité. Il peut paraître évidemment difficile d’expliquer et construire des histoires autour de métiers soit trop compliqué ou soit en apparence ennuyeux. Comment expliquer le métier de chercheur en biologie, de data analyste, comment rends-t-on attrayants des métiers très administratifs d’assureur ou de comptable ? Les métiers utiles sont-ils tous bien représentés, car si un nombre non négligeable d’enfant souhaite devenir pompier par exemple, il en est autrement des métiers tels qu’agent d’entretien ou qu’éboueur par exemple.

 

Recommandations


 Voici deux exemples de livres qui tendent selon moi à répondre à ces problématiques.

        Le premier se nomme « La leçon de pêche » de Emile Bravo et Heinrich Böll. L’histoire se déroule tel un conte avec une morale. Au début, on peut voir un pécheur qui fait une sieste tranquillement lorsqu’un homme surgit. Celui-ci lui fera remarquer qu’en travaillant plus il pourrait gagner bien plus d’argent, avec cet argent il pourrait engager quelqu’un pour travailler à sa place. En ayant plus d’employés, il pourrait gagner encore plus d’argent et ainsi de suite jusqu’à ne plus à avoir à travailler. Et enfin il pourrait faire ce qu’il aime le plus : la pèche. Outre la morale évidente qui montre que vouloir toujours plus peut devenir absurde, ce qui est intéressant de noter c’est qu’on peut apprécier des métiers simples, plutôt que des métiers à très grand revenus très mis en avant dans notre société.



Le deuxième livre s’appelle « Où sont passées les filles » de Gabriele Sparwasser. Il a le mérite de présenter un grand nombre de métiers tout en étant ludique. Le jeu consistant à retrouver la fillette cachée dans l’image, ainsi que son jouet qui correspond à un outil du métier de la page. Et comme vous pouvez vous en douter dans le titre, le livres montre que la petite fille peut rêver de faire le métier qu’elle souhaite, aucun des métiers ne lui est plus recommandé qu’un autre. Un récit qui peut être lu à partir de 6 ans, je vous le conseille fortement si vous êtes dans une démarche d’apprentissage. La leçon de pêche étant plus adéquate pour les amateurs.rices de contes très imagés.

 

Conclusion


Pour conclure j’aimerais rappeler le célèbre adage qu’il n’y a pas de sot métier. Chaque métier a son importance sans quoi par définition il n’existerait pas.  Il est évident qu’il y aura toujours des métiers plus appréciés que d’autres, mais on peut au moins espérer qu’à l’avenir la répartition des genres soit plus égale dans les différents métiers. Si la question du choix de carrière pour l’enfant reste déterminante il ne faut pas perdre de vue que l’enfant doit avant tout chercher à devenir une personne, avant d’être un travailleur. Ainsi si parfois les enfants ne semblent pas être trop préoccupés par cette question, ne leur en tenons pas rigueur car il y a bien d’autres aspect sur lesquels ils/elles peuvent s’interroger.

David Lebe




06 novembre 2020

Sophrologie et lecture à haute voix

 En cette période de confinement qui peut être angoissante, nous vous relayons un des  "SophroConte" réalisé par Maguy Deleau, bénévole Lire et faire lire et sophrologue. 


Ce conte a été écrit pendant le 1er confinement par Maguy et a été monté par Emma, une jeune sophrologue lyonnaise. C'est l'histoire d'un petit nuage qui rêve d'être une étoile ...

N'hésitez pas à l'écouter, pour petits et grands, ce conte vous aidera peut-être à améliorer votre journée :) 

Pour voir le SophroConte, cliquez ci-dessous: 


Qu'est-ce que la sophrologie? 

La sophrologie existe depuis les années 60. C'est une discipline globale, mise au point par un neuro-psychiatre, qui inclut des exercices de relaxation dynamique (il en existe une quarantaine), de respiration, de méditation et de visualisation. 

Le / la sophrologue utilise sa voix et un vocabulaire précis. 

Chaque séance possède une intention, par exemple : 
  • instaurer le calme 
  • gérer son stress
  • contacter sa respiration 
  • utiliser ses 5 sens

C'est la répétition de la pratique qui permet d'apporter un regard positif sur la vie et de prendre conscience de ses capacités et de ses valeurs. Chacun possède un trésor fabuleux, les clefs de son bien -être. 


Si vous êtes intéressé.e.s et voulez obtenir plus d'informations, vous pouvez nous écrire et nous vous donnerons les coordonnées de Maguy qui a créé une association « CapSophr’Eau » sur Rochefort.
 

Pour information, de nombreuses bénévoles Lire et faire lire utilisent les techniques de sophrologie en début de lecture afin de mieux capter l'attention des enfants.

04 novembre 2020

Les livres de Thierry Lenain

     Thierry Lenain est un auteur de littérature jeunesse qui a plus d’une cinquantaine d’ouvrages à son actif. Autant vous dire qu’il faudrait bien plus d’un article pour faire le tour de son œuvre. Ainsi sans vouloir être exhaustif je tenais à vous parler de cet auteur et de deux de ses livres en particulier, car ils font partie des très rares histoires de mon enfance, à m’avoir suffisamment marquées pour que je puisse m’en souvenir encore aujourd’hui plus de 15 ans après.

 


Trouillard !


Ce livre évoque un jeune garçon parti en vacances avec sa famille, dans une veille maison isolée à la campagne dont la nuit révèle différents secrets. « Trouillard ! » est une histoire effrayante pour les 6-8 ans que j’ai eu le plaisir de découvrir en classe de CE2. Ayant à l’époque des difficultés de lecture, cette histoire m’a permis de découvrir la lecture sous un autre angle que l’obligation. En effet la plupart des ouvrages qu’on me faisait découvrir à l’école m’ennuyaient. Mon institutrice de l’année passée me faisait très clairement comprendre que j’avais un retard dans ce domaine comparé aux autres enfants et que c’était mon devoir de faire des efforts à ce niveau. Arrivé en CE2, nouvelle institutrice et nouvelle approche, celle-ci nous fit découvrir des ouvrages qui sortaient de l’ordinaire et les présentaient de manière moins académique et sérieuse. Ainsi trouillard devint mon premier livre fantastique.

Et je me souviens encore aujourd’hui des scènes effrayantes que son auteur a su me faire imaginer. Notamment une image en particulier, ou plutôt un dessin caché sous le lit du protagoniste. C’est sous ce lit que les enfants imaginent les pires choses, des montres qui pourraient se cacher. C’est dans ce lieu à la fois intime et un peu inquiétant que l’imaginaire est le plus stimulé, car on se retrouve non seulement seul mais en plus on est censé baisser notre garde pour arriver à s’endormir. Et dans cette histoire et à travers la prose de Thierry Lenain, le petit enfant que j’étais à du se créer sa propre image du dessin du monstre qui se cachait sous le lit. Dessin qui fascine autant qu’il repousse car quand bien même ce n’est qu’un dessin il est difficile de savoir ce qu’il représente vraiment et pourquoi il se trouve là. Et surtout en quoi il est lié au monstre qui sort du placard une fois la nuit tombée. Si seulement son père pouvait lui apporter du réconfort et le rassurer. Mais c’est tout le contraire, son père ne fait que le rabaisser en le traitant de trouillard, sans doute parce qu’il trouve que son fils, en ayant peur, n’a pas une attitude assez masculine. N’en déplaise à son père, l’auteur nous montre à travers cet ouvrage qu’il n’y a aucune honte à éprouver la peur, ni même d’autres émotions d’ailleurs. La peur comme tant d’autres émotions nous apprend beaucoup de choses sur nous-même ainsi que sur le monde qui nous entoure.

 

Un pacte avec le diable



Après un livre fantastique, plongeons-nous dans récit qui malgré sa couverture est très ancré dans notre réalité. Lorsque vous êtes auteur de livres jeunesse vous avez une responsabilité que n’ont pas les autres auteurs, celle d’éduquer. En effet, en donnant un livre à une personne assez jeune on peut l’influencer potentiellement bien plus en profondeur que si on lui donne le livre arrivé à l’âge adulte. Bien sur chaque livre à le potentiel de changer un tant soit peu une personne, mais ici la différence c’est que l’enfant est en pleine construction, et les différentes influences culturelles vont grandement l’aider à construire sa personnalité et sa manière de penser. Voilà pourquoi si on me demande si les livres jeunesse doivent parler de sujets graves et sérieux, je vous dirais que oui. Avec l’âge approprié et un accompagnement sur le sujet bien sûr. Dans ce cas précis le sujet est la drogue. Triste réalité de notre société, dans le livre, les personnages sont dépeints comme attachants et on comprend par le récit que leur dépendance ne fait pas d’eux des personnes mauvaises et méchantes, mais bien des personnes qui par leur parcours difficile et à cause mauvaises décisions sont tombées dans un piège dont ils ont du mal à sortir, tel un pacte avec le diable.

 

Je conclurais finalement pour rappeler que si ces histoires peuvent paraitre simples et sans importance quand on a atteint l’âge adulte, elles n’en demeurent pas moins intéressantes. Ainsi si les enfants commencent leurs lectures avec de telles histoires, peut-être prendront-ils goût à d’autres ouvrages réalistes et tragiques comme les œuvres de Zola. Ou bien si les enfants s’intéressent comme moi à des lectures fantastiques tel que Trouillard, ils finiront peut-être par lire des grands classiques comme les nouvelles d’Edgar Allan Poe (traduites en français par Baudelaire lui-même pour celles et ceux qui l’ignorent).