Rencontre animée par Nathalie Vieillard-Baron (bibliothécaire) |
À l'occasion du Festival du livre jeunesse de Ruelle-sur-Touvre ayant ayant eu lieu les 26, 27 et 28 mars 2015.
Une rencontre avec l'auteur-illustrateur Alex Godard a été organisé pour les lecteurs de Lire et Faire Lire, samedi matin.
- Sa jeunesse :
Alex Godard est né
sur l’île de Marie Galante en Guadeloupe, en 1965. Selon lui, c’est une île
magnifique mais assez isolée où l’on s’ennuie rapidement lorsqu’on est enfant,
c’est à ce moment qu’il s’est ouvert à la lecture et au dessin. Ce n’est
qu’adolescent, qu’il a dû quitter l’île pour poursuivre ses études au lycée.
Alex Godard à commencer à dessiner jeune, d’abord des
super-héros, en s’inspirant du magazine Strange.
À son époque, il n’y avait pas encore l’électricité sur toute l’île et pas de
bibliothèques, mais ce magazine et les histoires de Spider-Man déambulant de
gratte-ciel en gratte-ciel, ont développé son imagination et lui donné envie
d’une autre vie, à travers le dessin.
- Ses études :
Il étudie le dessin
pendant 3 ans (de 1984 à 1987) à l’école Émile Cohl à Lyon. Il y apprend
essentiellement le dessin académique, et
a comme professeur Jean Claverie (illustrateur) avec lequel il découvre la sensibilité et les sentiments,
plus que la technique en dessin.
Après ses études, il
met environ 3 ans avant d’être publié. Les rendez-vous avec les éditeurs lui
montre la difficulté du marché, notamment pour trouver des textes à illustrer,
car cela nécessite de parvenir à s’identifier un minimum au récit.
Cette longue période d'attente sert à l'illustrateur puisqu'il commence à écrire ses propres récits. Il
rencontre aussi les enfants de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de
Lyon, auxquels il lit des contes et anime un atelier où les enfants illustrent
ses histoires. Ces contes seront une source d’inspiration, puisque son premier
récit, Le Conteur d’étoiles aux
éditions Syros, en est tiré.
- Son attachement à la nature :
Alex Godard écrit
ensuite quelques ouvrages sur les Antilles comme La Case aux hibiscus (sur la Guadeloupe) ou Tani (sur le nord de l’Inde). Il aborde très souvent les
thématiques du métissage, de la nature, des légendes dans ses histoires et ses
illustrations. Il aime également parler d’animaux inconnus ou mal connus et de
protection de la nature, comme dans son ouvrage Maé et le lamantin, aux éditions Albin Michel. Toutes ses œuvres
ont ainsi nécessité un important travail de documentation avant le commencement
des ouvrages, dans les bibliothèques ou en récoltant des témoignages.
- La préparation d'un album :
Alex Godard,
se sert beaucoup de son histoire personnelle pour ses histoires, comme pour La case aux hibiscus rouge, en rappel de
son enfance sur Marie Galante où quasiment toutes les maisons de l’île étaient
entourées d’une haie d’hibiscus rouge. Il fait également un autre clin d’œil à
son enfance, en dessinant un petit colibri sur sa première de couverture, un
oiseau qu’il aimait observer quand il était petit (dans cet ouvrage, il raconte
une anecdote familiale d’un enfant qui ne sait pas nagé et qui est sauvé par un
pêcheur).
Ses idées d’histoires
naissent généralement d’une lecture, d’un évènement particulier où d’une
question. Par exemple, Maé et le lamantin
est né de la lecture d’un magazine Terre
sauvage et de la documentation sur le mammifère (comment il vit, son
anatomie, etc.)
Avant la rencontre avec
son éditeur, Alex Godard crée une maquette de l’album, permettant un premier
aperçu du travail. Il y décrit les sentiments et met en place l’atmosphère de
l’histoire, la maquette permet également de corriger les dessins qui ne
fonctionnent, de penser les couleurs
dans leur ensemble, mais aussi de fixer le format de l’album. Il utilise
plusieurs types de support pour ses dessins, des feuilles mais aussi du velours
pour la douceur de la matière, le plus souvent de couleur, et use, la plus part
du temps, de pastels secs ou d’aquarelle.
Aussi, l’auteur
attend d’avoir complètement terminé son histoire avant de commencer la maquette d’illustration. Ses albums ne sont pas écrits en fonction d’un public ou d’un âge précis, il
pense avant tout à sa propre enfance, à ses joies, ses peurs, ses peines.
(C’est pour cela qu’on ne retrouve pas de notion d’âge sur la quatrième de
couverture de ses livres).
- Sa nouveauté :
- Sa nouveauté :
Agoulou Granfal, raconte l’histoire d’un monstre qui possède un
immense rocher appelé « le rocher de la gourmandise », sur lequel
tous ceux qui ne partagent rien restent aimantés lorsqu’ils le touchent. Puis, une
fois la nuit tombée, le monstre vient dévorer ceux qui sont restés accrocher à
son rocher. Un jour une petite fille se trouve elle aussi prisonnière du rocher
mais …
Cette histoire est
tirée d’un conte que la grand-mère de l’auteur-illustrateur lui racontait lorsqu’il était enfant. Suivant s’il avait été sage ou pas, la chute du conte
était plus moins heureuse pour l’enfant !
Retrouvez le document de présentation de l'auteur-illustrateur produit par l'équipe du Salon du livre jeunesse de Ruelle, ici.